Le doute plane toujours sur la tenue du procès de Redoine Faïd devant les assises du Pas-de-Calais
Le procès doit durer plus de deux semaines, jusqu'au 18 mars, devant les assises du Pas-de-Calais à St Omer. Mais les avocats de Redoine Faïd vont demander son renvoi. Le roi de l'évasion a par ailleurs entamé une grève de la faim et de la soif qui pourrait compromettre sa présence.
Les défenseurs de Redoine Faïd ont d'ores et déjà annoncé la couleur : dès l'ouverture des débats ils vont demander le renvoi du procès. En raison de la grève des avocats qui ont voté une reconduction de leur mouvement au moins jusqu'au 8 mars et parce qu'ils dénoncent l'incompétence de la juridiction.
L'affaire du braquage du fourgon blindé en mars 2011 près d'Arras avait été bouclée par la Juridiction Interrégionale Spécialisée (JIRS) de Lille, compétente notamment en matière de criminalité organisée. Or selon les avocats, si la cour d'assises du Nord à Douai qui a condamné Redoine Faïd à 18 ans de réclusion en 2017 est bien compétente en matière de grande criminalité, celle du Pas-de-Calais ne l'est pas.
Incarcéré au centre de détention de Vendin-le-Vieil, près de Lens, l'une des prisons les plus sécurisées de France, Redoine Faïd a entamé la semaine dernière une grève de la faim et de la soif. Il dénonce ses conditions de détention, à l'isolement, il réclame également son transfert à Longuenesse pour la durée de son procès afin de ne pas devoir faire plus d'une heure de route pour se rendre à l'audience chaque jour.
On ignore si son état de santé lui permettra d'assister à son procès et même s'il acceptera d'être extrait de sa cellule. Mais la présidente de la cour d'assises, Sylvie Caras, est réputée pour faire respecter ce que l'on appelle "la police de l'audience" qui lui revient. Elle pourrait donc exiger qu'il soit extrait par la force ou bien encore que l'audience se tiendra sans lui.
Quant à un éventuel renvoi de ce procès, il paraît peu probable. Le calendrier de la cour d'assises du Pas-de-Calais est très serré et elle siège en permanence. Si un éventuel retard d'un ou deux jours au démarrage, un renvoi de l'ensemble des débats ne serait envisageable qu'à long terme et l'audience qui doit s'ouvrir ce jeudi midi a déjà demandé de longs mois de préparation.