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Le FLNC critique les élus de la Corse, l'État, et menace de reprendre les armes
Le FLNC sort de l'ombre, trois mois après la dernière communication revendiquée des clandestins. Cette fois, une vidéo et un texte de cinq pages ont été transmis à nos confrères de Corse-Matin.

Comme annoncé dans un très court communiqué début juin, le "front" reprend la parole. En guise de signature de la lettre, comme en juin dernier, deux slogans écrits en langue corse. Celui du FLNC "Union des Combattants" et l'autre du FLNC dit "Du 22 Octobre". Sur la vidéo, on distingue une trentaine de silhouettes noires cagoulées et portant des armes pour certaines.
Une apparition médiatique du mouvement clandestin, sans revendications, qui était d'ailleurs annoncée depuis la dernière communication des deux FLNC en juin 2021, avant les élections territoriales.
Le texte analyse d'abord le résultat des élections à l'assemblée de Corse ainsi que la situation politique de l'île et du mouvement nationaliste. Les clandestins dénoncent surtout la manière avec laquelle la majorité nationaliste a élargi son champ politique. Mais ils brandissent aussi aux yeux de l'État la menace d'un retour aux attentats et aux armes.
"Le credo" de la majorité, et le "post-nationalisme"
S'il reconnaissent le succès de Gilles Simeoni et de sa majorité, les clandestins les critiquent aussi : "Nous pensons que nous sommes face à l'avènement d'un nouveau clan", assène une voix trafiquée dans la vidéo, lisant sobrement le texte. Le président de l'Exécutif et leader de Femu aurait, dit le texte, utilisé "tous les ressorts de ses prédécesseurs" pour élargir son emprise.
Estimant que "les fondamentaux de la lutte de libération nationale sont jetés aux oubliettes", les clandestins parlent de l'avènement d'une "ère du post-nationalisme".
"La Corse fabriquerait des Corses" développe le texte, "et peu importe la ligne politique, pourvu qu'elle soit sécurisante pour les habitants de notre île et pour l'État français. C'est cela le nouveau credo de la majorité à l'Assemblée".
"Considérer notre discrétion comme un signe d'abandon de nos valeurs a fait commettre à l'État et aux nouveau élus une erreur politique majeure", dit le texte. Plus loin, les spéculateurs, mais aussi les mafieux et leurs liens avec "certains éléments du mouvement national" sont visés. Des menaces de représailles sont brandies, si des militants venaient à en pâtir. De plus, et c'est à noter, une sorte d'appel aux anciens de la lutte clandestine et aux jeunes qui s'en revendiquent est développé plus loin.
"À l'État Français, nous disons clairement..."
Ce communiqué est aussi emprunt de menaces d'un retour aux actions violentes. Les premières phrases, d'ailleurs, sont des citations de ministres. La première est de Marylise Lebranchu en 2015, alors ministre de la Décentralisation. Elle avait refusé de faire "un geste" après le dépôt des armes, estimant que "pour moi, ce qui est normal, c'est qu'il n'y ait pas d'armes". La seconde est de Jacqueline Gourault, ministre des Relations avec les Collectivités territoriales en juillet dernier, signifiant que l'État était "dans le dialogue depuis quatre ans".
Le communiqué fustige l'État, "aveugle et sourd", quand-bien même les scores des nationalistes aux élections sont de plus en plus hauts et quand-bien même les actions violentes ont stoppé.
L'analyse sonne comme un constat d'échec. "L'État se frotte les mains", estiment les clandestins. La faute aussi à la politique de l'assemblée de Corse, selon eux. Les visites successives des ministres sont qualifiées de "visites de courtoisie coloniales inutiles", fermez les guillemets. Si les deux FLNC rappellent que la démilitarisation a été décidée pour permettre d'obtenir démocratiquement des avancées, ils semblent dire qu'il sont prêts aujourd'hui à reprendre les actions armées. "[...] Aucun des objectifs pour lequel [le FLNC] a été créé n'a été atteint" est-il écrit plus loin, "si la politique de l'Etat perdure, nous reprendrons définitivement les chemins de la nuit combattante", conclu(en)t le/les auteurs.
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