Le voisin du petit Tony, frappé à mort à Reims, relaxé
Trois ans après la mort de Tony, 3 ans, dans un immeuble du quartier Châtillons à Reims, un voisin qui était jugé pour "non dénonciation de mauvais traitements" a été relaxé. Le procureur de la République a lui-même estimé que toutes les conditions étaient réunies pour le dispenser de peine.

Jugé pour "non dénonciation de mauvais traitements", un homme de 34 ans a été relaxé ce mardi 22 octobre devant le tribunal correctionnel de Reims. En 2016, dans son immeuble du quartier Châtillons, le petit Tony alors âgé de 3 ans, mourait sous les coups de son beau-père. Des maltraitances répétées, et entendues. "On ne savait pas. On supposait. Je ne pouvais pas savoir, c'était inconcevable qu'il fasse ça", insiste le voisin à l'audience.
Cet homme âgé de 34 ans habitait en dessous du beau-père et de la mère du petit Tony. Il entendait les cris, les menaces, mais assure qu'il n'avait jamais vu l'enfant. Son épouse, atteinte d'un cancer et morte depuis, avait collé une affiche sur les violences faites aux femmes et aux enfants dans l'ascenseur de l'immeuble, dans le but d'alerter. Lui avait alerté le bailleur social de l'immeuble, qui lui aurait assuré qu'une enquête interne était en cours. Mais le couple n'est certes pas allé au commissariat de police.
D'autres savaient et auraient pu être jugés
Pour l'avocate de l'association "Innocence en danger" maître Grimaud, l'une des cinq associations parties civile dans ce procès, "le peu que le voisin savait était déjà beaucoup trop". Elle en est sûre : "Il n'a pas rempli les obligations légales et il a contribué à détourner le regard". Le procureur de la République de Reims confirme que ce voisin du dessous a commis la faute "d'avoir su et de n'avoir rien dit", mais dans le même temps il énumère les personnes qui elles aussi savaient et qui sont absentes au procès.
"Cette voisine qui a entendu l'enfant pleurer pendant deux heures un matin, ou encore la grand-mère maternelle du petit qui a vu les hématomes s'accumuler", souligne Matthieu Bourrette. Lui qui a terminé sa démonstration par ces mots : "Toutes les conditions sont réunies pour le dispenser de peine". Le tribunal correctionnel de Reims, après avoir très vite délibéré, a décidé de relaxer le voisin de 34 ans.