Les données médicales de 350.000 Bretons, dont certaines personnalités, ont été piratées
Selon le hacker rennais Clément Domingo, 350.000 Bretons sont concernés par le piratage de données informatiques au sein de laboratoires français. Parmi eux, des personnalités influentes.
Comme le révélait à la mi-février, le blog spécialisé en cybersécurité Zataz, les dossiers médicaux de près de 500.000 Français ont été mis à nu sur Internet ces derniers jours. Des données provenant essentiellement de laboratoires de biologie médicale, victimes d'un piratage massif. Ces données auraient fuité sur ce qu'on appelle "le dark web" après une dispute entre pirates.
60.000 personnes touchées dans l'agglomération rennaise
On y trouve notamment les noms, prénoms, adresses et numéros de sécurité sociale des patients mais aussi des prescriptions ou des indications sur certaines de leurs pathologies. Le hacker rennais Clément Domingo, "hacker éthique", a pu accéder à ce fichier et il y a découvert les noms de plus de 350.000 Bretons. "Il y a même certaines personnalités bretonnes très influentes et au patrimoine très important," explique le Breton. "Rien que d'agglomération rennaise il y a 60.000 personnes concernées par cette fuite, mais des gens de Vannes, Lorient, Brest, Quimper ou Saint-Brieuc sont aussi touchés."
Ces patients ont pu se rendre dans des laboratoires pour de simples analyses ou un check-up de routine. "On trouve 160 points de données sur ces personnes. On connaît même leur groupe sanguin et on sait si elles sont atteintes par le VIH. Je n'ai jamais vu cela," s'étonne Clément Domingo.
La vigilance est désormais de mise
Le fichier est aujourd'hui en libre circulation sur certains canaux fréquentés par les pirates du web. "Je lance vraiment un appel à la vigilance. Il faut que les gens se méfient s'ils reçoivent des appels pour des prestations médicales. Ces données vont être utilisées pour profiter de la vulnérabilité de certaines personnes."
La Cnil, le gendarme de la protection des données personnelles, a lancé mercredi des contrôles pour établir les manquements responsables de la fuite. D'après les premières informations, elle viendrait notamment de l'utilisation d'un logiciel de saisie de renseignements édité par le groupe Dedalus. Il n'est plus utilisé à ce jour.