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Les élus de Limoges Bleu Marine sont à nouveau jugés pour incitation à la haine raciale
Après une relaxe pour vice de procédure en juin dernier, deux élus municipaux du groupe Limoges Bleu Marine étaient à nouveau jugés ce lundi pour provocation à la haine raciale. En cause, une tribune publiée en janvier 2017 dans le journal municipal.

Après le vice de procédure retenu en juin dernier par le tribunal, le leader du Rassemblement National au conseil municipal de Limoges, Vincent Gérard, était à nouveau jugé pour provocation à la haine raciale ce lundi. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour sa tribune publiée en janvier 2017 dans le journal municipal.
Il évoquait un fait divers aux urgences du CHU de Limoges mettant en cause un migrant sans le nommer, parlant de "nos invités" et de "ces nouveaux habitants", puis faisant allusion aux événements de viols collectifs survenus à l'époque à Cologne en Allemagne : "devrait-on préparer nos épouses et nos filles à subir les viols collectifs, les humiliations et les violences ?"
Incitation à la haine raciale ou simple article polémique ?
Le parquet et la LICRA demandent à nouveau la condamnation de l'élu. "On ne va pas tourner autour du pot, à qui pensiez-vous dans cette tribune, vous visez clairement la population musulmane ?" demande le juge à Vincent Gérard. L'élu s'en défend : "non, je ne l'écris pas et je ne le dis pas". Selon lui, la LICRA se trompe de cible alors "qu'il y a de vrais appels à la haine ailleurs" ajoute-t-il.
"Trop facile" répond l'avocat de la Ligue contre le racisme, "on ne peut pas le croire quand il dit une chose à la barre et écrit le contraire". Et le procureur renchérit, estimant que "l'allusion est claire et que le procédé est connu pour susciter un sentiment de rejet ou de haine". Le parquet demandera la condamnation à une amende fixée par le tribunal pour Vincent Gérard et évoque une relaxe pour Christine Marty, celle-ci n'ayant pas participé à la rédaction de la tribune.
Une douceur exquise comparé à d'autres affaires" - David Dassa-Le Deist, avocat du Rassemblement National
Mais l'avocat de la défense, défenseur attitré du Rassemblement National conteste. "Il n'y a pas d'exhortation à la violence ou à la haine" martèle-t-il, et parle d'une simple tribune politique et polémique, "c'est l'exercice qui le veut". Le défenseur ajoute même, un brin ironique : "ici, la tribune est d'une douceur exquise si je la compare à d'autres affaires". Et de citer une longue jurisprudence concernant des polémistes ou autres chroniqueurs habitués de ce genre d'affaires, tous relaxés à Paris pour des propos bien plus offensifs.
Par ailleurs, la défense a également plaidé un argument de procédure : le dépassement du délai de prescription. Le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 9 novembre prochain.
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