Le Mans : les forains veulent bloquer les 24 Heures Moto, les pilotes dans l'attente
Les forains comptent reprendre leurs actions au Mans. Plus question de bloquer le centre-ville : ils s'attaquent désormais aux grandes manifestations sportives, à commencer par les 24 Heures Motos du 18 au 21 avril.

Ils ne comptent pas lâcher, malgré l'intransigeance de la mairie du Mans. Les forains vont reprendre leurs actions, après plusieurs jours sans manifestations, envahissement des voies à la gare, ou opérations escargot. Ils comptent effectuer des blocages plus ponctuels et ciblés lors des grands événements, mais plus de blocage en ville.
Un bras de fer qui se poursuit
"Si d'ici les 24 Heures Moto on ne trouve pas de solution avec la mairie, on bloquera ! Ce n'est qu'en bloquant des choses comme ça qu'on va y arriver", explique Norman Bruch, ex-président du syndicat national CIDUNATI des artisans de la fête, suspendu lundi de ses fonctions. Quid des forains sarthois qui installent leurs manèges à cette occasion au circuit ? "Ils manifesteront avec nous, sinon c'est qu'ils ne sont pas solidaires !", lance Norman Bruch.
Dans un courrier adressé au préfet de la Sarthe, il indiquait déjà les "endroits et événements que les forains comptent perturber" prochainement s'ils n'ont pas de réponse positive à leur demande d'installer la fête foraine en centre-ville : les 24 Heures du Mans mais aussi la prochaine 25e Heure du Livre y étaient évoquées. La semaine dernière, le maire Stéphane Le Foll a répété sur France Bleu Maine qu'il n'était "pas question de céder à cette injonction des forains" : il a de nouveau refusé leur installation sur la quai Louis Blanc, comme sur la place des Jacobins.
Les équipes des 24 Heures Motos dans l'attente
Du côté des 60 équipes qui participent aux 24 Heures Motos, les réactions sont mitigées. "Je ne suis pas inquiet, lance un des pilotes de la Slider Endurance. _Si les forains veulent s'attaquer au monde de la moto, ils ont intérêt à être armés pour ça car on ne se laisse pas faire !_". "Ce serait dommage qu'ils bloquent la course car on est là aussi pour faire du spectacle. Ce n'est pas l'Etat qu'ils ennuient, ce sont les passionnés qui viennent, et ce n'est pas comme ça qu'ils auront des résultats !", regrette Geoffroy Dehaye de l'équipe Motobox Kramer Racing.
Nous aussi on a beaucoup de camions ! On se défendra comme on pourra.
Les sarthois de l'équipe Suzuki Junior Team sont eux aussi attentifs à l'évolution du bras de fer entre les forains et la mairie. "Si les forains viennent au circuit, ça pourrait être un gros souci pour l'épreuve, le monde de la moto et l'image des 24 Heures, s'inquiète Damien Saulnier, le manager. Je me mets à la place du public qui vient, ce serait dommage". "C'est un peu délicat, je souhaite simplement que ça se règle", conclut le pilote Louis Rossi. L'an dernier, 76.000 spectateurs avaient assisté à la compétition.