Les rémanences corses des réseaux anti islamistes en France
Les gardes à vue des personnes interpellées dans les milieux de l’ultra droite sur le continent et à Ajaccio se poursuivent ce lundi.
Un projet de passage à l'acte
Les arrestations menées notamment en région parisienne, dans la Vienne et en Charente maritime ont débouché sur des gardes à vue qui peuvent durer jusqu’à 96 heures dans le cadre d’affaires terroristes. Selon l’Agence France Presse qui cite une source policière, ces groupuscules avaient un projet de passage à l’acte violent aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane, notamment des imams radicaux, des détenus islamistes sortant de prison mais aussi des femmes voilées, choisies au hasard dans la rue.
A Ajaccio, des armes saisies route des Sanguinaires
Des armes auraient été saisies samedi soir dans l’appartement d’une résidence de la route des Sanguinaires. A leur sortie les policiers ont emmené avec eux un grand carton, fermé par des scellés, contenant probablement au moins une arme longue, bien que les services de sécurité n’aient pour le moment pas confirmé cette information.
Un retraité de la police d’origine corse
Les deux personnes arrêtées dans l'île, ne seraient pas des insulaires, et seraient sans passé judiciaire. Leur chef, Guy S. arrêté en Charente Maritime en compagnie de son épouse, serait un retraité de la police d’origine corse. Il vendait régulièrement du matériel de surplus militaire sur internet.
Un laboratoire clandestin
La vingtaine d’interpellations menées sur tout le territoire national aurait aussi débouché sur la découverte d’un laboratoire clandestin. Pour l’heure, rien ne permet de faire un lien entre les membres d’AFO interpellés samedi soir à Ajaccio et les actions à caractère racistes commis en Corse, avec les découvertes de têtes de sangliers devant les lieux de prières, ou les inscriptions visant la communauté maghrébine.
Gerard Collomb salue l'engagement de la DGSI
Sans donner de détails sur l’ampleur des moyens de surveillance mis en œuvre, dans un communiqué, le ministre de l’intérieur a salué l’engagement constant de la DGSI qui, écrit Gérard Collomb, veille au quotidien à la protection des français à toute action violente, d’où qu’elle vienne.
Fichés S
Selon Stéphane François, spécialiste de l’extrême droite au CNRS, on ne sait jamais si ces groupuscules vont au-delà de l’échange sur internet, s’ils se rencontrent et s’ils mettent véritablement un certain nombre d’idées et de plan en commun.
Les spécialistes s’accordent pour estimer que les plus actifs seraient quelques milliers, fichés S au même titre que les islamistes radicaux.
Des actions clandestines
Selon Médiapart, AFO ciblé ce week-end serait une dissidence des Volontaires pour la France, crée après les attentats du 11 novembre par 2 hommes, dont Guy S, et qui envisage de mener des actions clandestines.
Selon les services de renseignements, l’ultra droite dénonce un « Etat défaillant », et « l’impuissance de l’armée » face à « l’islamisation de la France », « l’immigration invasion » et « l’explosion de l’insécurité ».
Au-delà du « racisme anti maghrébin », ils se retrouvent autour d’une conception d’une "immigration-colonisation", "une substitution ethnique à venir ", et l’idée de l’existence d’une guerre civile en cours ou à venir.