Les violences faites aux femmes au programme de la visite de la ministre de la Justice en Isère
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, était en visite au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) ce vendredi. Puis, la Garde des Sceaux a assisté à la restitution du groupe parlementaire régional du Grenelle de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Avant d'aller à Lyon en fin de journée, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, était dans le Nord-Isère ce vendredi. La Garde des Sceaux a d'abord visité le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier avant de s'entretenir avec un groupe parlementaire régional du Grenelle de la lutte contre les violences faites aux femmes. Le gouvernement a lancé le 3 septembre à Matignon une "mobilisation" pour lutter contre le fléau des violences conjugales. D'après le collectif "Féminicides par compagnons ou ex", qui recense sur facebook les victimes via les articles de la presse quotidienne régionale, 123 femmes sont mortes depuis le début de l'année.
Une visite des lieux
La ministre a d'abord visité les locaux du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Elle a pris le temps de découvrir les AVF, les Unités de vie familiale, en place depuis le mois de juillet 2019. Ces logements sont mis à disposition des prisonniers et de leurs familles. "C'est un peu la carotte", raconte l'une des quatre surveillantes en charge de ces espaces.

A l’intérieur, selon les formules, les personnes incarcérées peuvent profiter d'un studio ou d'un appartement avec une chambre ou deux. Elles disposent également d'une cuisine, d'un canapé, d'une télé et d'une petite terrasse. Un luxe disponible au maximum une fois par mois. "C'est pour permettre aux prisonniers de retrouver des gestes du quotidien, comme refermer un robinet seul, ou dessiner avec les enfants. On fonctionne par pallier. D'abord six heures d'affilée, le temps de prendre un repas, puis 24 heures durant lesquelles ils peuvent dormir sur place avec leurs proches, 48 heures et 72 heures une fois dans l'année suivant les disponibilités", explique la surveillante.

Mais pour avoir accès à ces espaces de liberté, les hommes doivent avoir un comportement irréprochable derrière les barreaux.
Les violences faites aux femmes
Après la visite du centre pénitentiaire, la ministre a pris le temps de discuter avec les associations iséroises. Dans le cadre du Grenelle contre les violences faites aux femmes, Nicoles Belloubet fait le tour de la France, comme les autres ministres du gouvernement, pour glaner des idées, et connaitre les vrais besoins sur le terrain.
Pour l'association France Victime 38, le plus gros besoin reste le financement. Cette association a vu son budget subvention divié par deux cet été avant de finalement recevoir l'intégralité de la somme. _"_Nous proposons un appartement pour les hommes auteurs de violence. On part d'un principe simple, après des violences conjugales, c'est plus pratique et logique de faire partir l'homme que la femme et les enfants. Ça permet aussi à l’auteur des violences de se remettre en question, de réfléchir", raconte Aude Camagne, membre de l’association en Isère.

Pour le moment l'association ne dispose que d'un seul appartement à Vienne. "Nous allons avoir un deuxième logement d'ici le mois de janvier, mais il faut que nous soyons sûrs que les financements vont suivre. Depuis cet été, nous sommes inquiets", insiste la membre de l’association en s’adressant à Nicole Belloubet.
La ministre semble adhérer au dispositif "Éviction du conjoint violent", mais elle ne peut rien promettre : "Ce ne sont que des mots, je ne peux pas vous faire de chèque, là, maintenant..." conclut Nicole Belloubet.