Les violences intraconjugales ont explosé l'an dernier à La Rochelle et sur le nord de la Charente-Maritime
2020 a été une année noire pour les violences intraconjugales selon le procureur de La Rochelle. Elles ont augmenté de 70% globalement. La hausse la plus importante concerne les viols qui ont été multipliés par six.
Le chiffre est effrayant : 70% d'augmentation globale des violences intraconjugales. Le procureur de La Rochelle a qualifié l'année 2020 d'année noire pour le nord du département lors de l'audience de rentrée solennelle du tribunal judiciaire de La Rochelle ce vendredi. Ce n'est pas une surprise, la tendance est identique au niveau national. Les deux confinements et la libération de la parole expliquent la hausse vertigineuse des chiffres selon Laurent Zuchowicz, le procureur. Elle concerne tous les types de violences : les harcèlements ont augmenté de 61%, les menaces de mort de 100%, les viols ont été multipliés par six, et les faits graves ont doublé : trois femmes ont été tuées par leur conjoint l'an dernier, et 3 autres ont survécu à une tentative d'homicide.
Vingt téléphones "grave danger" sont disponibles pour le nord de la Charente-Maritime
Mais la prise en charge des victimes a aussi évolué, et les mesures de prévention se sont renforcées en 2020. Le nombre de téléphones portables "grave danger" a fortement augmenté : "on n'en a jamais mobilisé autant au mois d'octobre" affirme le procureur de La Rochelle. Seize téléphones ont été mis en place, pour quinze femme et un homme "parce que les violences conjugales peuvent aussi concerner les hommes" rappelle Laurent Zuchowicz. Le nombre de téléphones portables grave danger est passé de cinq à vingt pour le nord de la Charente-Maritime depuis l'arrivée du procureur en juillet 2019. S'y ajoutent désormais trois bracelets anti-rapprochement : "là, on est dans un degrés de dangerosité encore au dessus" précise le procureur. "Il faut que la femme puisse appeler si elle se sent en danger, mais il faut aussi l'alerter au cas où l'intéressé se rapprocherait".
Autre outil pour prévenir les violences : les ordonnances de protection ont augmenté de 87% l'an dernier. Dix ont pu être prises pendant les confinements. "Au niveau des affaires familiales, on s'est organisé pour que les demandes puissent être traitées en urgence" précise Sylvie Berbach la présidente du tribunal judiciaire de La Rochelle. Le recueil de plaintes à l’hôpital est aussi désormais favorisé. La prise en charge des auteurs de violences s'améliore également avec l'extension à La Rochelle, depuis le mois de septembre, du dispositif de suivi renforcé, lancé à Saintes.