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Limoges : une députée dénonce "des conditions indignes" dans la maison d'arrêt surpeuplée

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La députée de Paris et porte-parole du PS Lamia El Aaraje a fait une visite surprise à la maison d'arrêt de Limoges ce jeudi, pour faire le point sur la surpopulation carcérale. Elle dénonce une situation "indigne" dans les cellules, malgré les efforts et l'implication du personnel pénitentiaire.

La députée PS de Paris Lamia El Aaraje, dans une cellule de la maison d'arrêt de Limoges où s'entassent trois détenus. La députée PS de Paris Lamia El Aaraje, dans une cellule de la maison d'arrêt de Limoges où s'entassent trois détenus.
La députée PS de Paris Lamia El Aaraje, dans une cellule de la maison d'arrêt de Limoges où s'entassent trois détenus. © Radio France - Nathalie Col

En pleine campagne pour la présidentielle, pour laquelle elle soutient Anne Hidalgo, la députée de Paris Lamia El Aaraje a profité de son passage à Limoges ce jeudi pour faire une visite impromptue à la maison d'arrêt. Initialement venue pour animer une réunion publique sur le thème de la sécurité, cette porte-parole du PS dit avoir été alertée par des élus locaux et des syndicalistes sur la situation de l'établissement pénitentiaire confronté à une surpopulation carcérale. Lamia El Aaraje a donc tenu à aller faire le point par elle-même et elle en ressort avec la conviction qu'il est urgent d'agir.

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Les quartiers hommes et femmes surpeuplés

Derrière les hauts murs d’enceinte et les portes verrouillées à double tour, le quartier femme accueille 18 détenues pour 10 cellules. Et chez les hommes, ils sont 121 pour 58 places, soit "un taux d'occupation de 209% dans le quartier hommes" reconnaît le directeur de la maison d'arrêt Mohamed Ed Dardi, qui a longuement pris le temps de guider sa visiteuse surprise, sans nier les difficultés. "Ils sont quand même le double de ce qu'ils devraient être" calcule aussitôt la députée de Paris en rappelant que la règlementation européenne prévoit un détenu par cellule.

Matelas au sol et cellules vétustes

Aujourd'hui, la norme est plutôt de deux, voire trois détenus par cellule dans le quartier homme de cette maison d'arrêt de Limoges, ce qui donne beaucoup de promiscuité et des conditions de vie compliquées dans ces sept mètres carrés. Dans certaines cellules, toutes équipées de lits superposés, il ainsi fallu rajouter un matelas au sol. "On a une cellule extrêmement dégradée, pas d'eau chaude, une ampoule qui ne fonctionne pas" détaille Lamia El Aaraje en cours de visite. Elle s'attarde aussi sur le manque de rangement, les toilettes partagées masquées par un simple drap et le fait qu'il n'y a que deux chaises dans la pièce. Les personnes qui sont incarcérées là en attendant leur procès mangent donc à tour de rôle.

Il y a des efforts à faire, nous sommes des êtres humains avant tout ! - Un détenu

"Ce sont des conditions indignes de ce qu'on est en capacité d'attendre notamment de la France" s'alarme la députée. Un détenu enchaîne. "Il y a des progrès à faire, nous sommes des êtres humains avant tout !" Avec ses codétenus, il salue toutefois les efforts des 45 gardiens et du directeur de l'établissement. Des surveillants qui expliquent faire "au mieux avec les moyens du bord." Le directeur aimerait lui aussi pouvoir faire plus. Il précise que les détenus les plus difficiles sont tout de même isolés et que l'administration pénitentiaire fait aussi tout ce qu'elle peut pour aider et organiser des transferts quand c'est possible, mais la marge de manœuvre est très maigre.

La maison d'arrêt de Limoges compte plusieurs "triplettes", des cellules dans lesquelles un matelas est posé au sol pour accueillir un troisième détenu.
La maison d'arrêt de Limoges compte plusieurs "triplettes", des cellules dans lesquelles un matelas est posé au sol pour accueillir un troisième détenu. © Radio France - Nathalie Col

La politique pénale et l'incarcération, enjeux de la campagne présidentielle

A la sortie de la maison d’arrêt de Limoges, la député PS de Paris estime qu'il est urgent d'agir et déplore que cet établissement ne soit pas dans les priorités du ministère de la Justice. Il faut dire que les établissements surpeuplés ne manquent pas en France, mais elle va tout de même écrire au garde des Sceaux pour l'interpeller. Lamia El Aaraje en profite aussi pour tacler plus globalement le gouvernement et le président de la République, à l'origine des états généraux de la Justice qui se déroulent en ce moment. "Le président Macron, depuis 2017, c'est 12 projets de loi en lien avec la justice. Donc, on a une surpopulation législative, mais qui n'aboutit à pas grand chose. Cinq ans après, c'est toujours aussi catastrophique." 

La porte-parole du Parti socialiste préconise de revoir la politique pénale et les incarcérations en France, sachant que pour le PS, la solution n'est pas de construire plus de prisons en France. De toute façon, ce n'est toujours pas prévu à Limoges, même si la question se pose depuis des années et que plusieurs lieux avaient été explorés, sans que le projet n'aboutisse. 

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