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Prêtre orthodoxe blessé par balle à Lyon : un homme interpellé, enquête ouverte pour tentative d'assassinat
Un prêtre orthodoxe a été grièvement blessé par balle ce samedi à Lyon. Les faits se sont produits dans le 7e arrondissement de la ville. Un homme a été interpellé mais on ne sait pas s'il s'agit du tireur, en fuite. Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat.

Deux jours après l'attentat de Nice, un prêtre orthodoxe, de nationalité grecque, a été grièvement blessé par balle à Lyon ce samedi, dans le 7e arrondissement de la ville. Peu après 16h, le prêtre était en train de fermer son église quand il s'est fait tirer dessus au fusil à canon scié. L'homme se trouve actuellement dans un état grave, son pronostic vital est engagé selon franceinfo.
"Vers 16 heures, des riverains et une patrouille de la police municipale entendaient deux détonations aux abords de l'église hellénique orthodoxe située dans le 7ème arrondissement de Lyon", a communiqué le parquet de Lyon en début de soirée. Sur place, "ils apercevaient un individu qui prenait la fuite et découvraient au niveau de la porte arrière de l'église un homme blessé par balles qui s'avérait être l'archiprêtre du lieu de culte".
Le prêtre touché à deux reprises
L'archiprêtre, âgé de 52 ans, a reçu deux coups de feu au niveau de l'abdomen, à bout portant. Atteint "au foie", Nikolaos Kakavelakis a été transporté à l'hôpital dans un état grave. "Il n'y avait pas de cérémonie" en cours et "le prêtre n'était pas en tenue", a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP.
L'arme n'a pas été retrouvée mais des témoins l'aurait vue, selon une autre source. Selon un journaliste de l'AFP présent sur place, la petite église, assez sobre, est installée dans un quartier résidentiel, très peu de gens sont dans les rues en ce premier week-end de reconfinement.
Selon Antoine Callot, de l’église orthodoxe francophone à Lyon, "ce prêtre est arrivé vers 2007 et depuis cette époque, il y a toujours eu un conflit dans cette église", mais "on n'a jamais pensé que ça puisse arriver à ce niveau", a-t-il déclaré sur franceinfo. "Il y a eu des interventions de la police qui a été appelée par le père Nicolas, au moins une fois, sinon plusieurs dans l'église. Il y avait des bagarres dans l'église", a détaillé le père Antoine Callot.
Un homme en garde à vue
Un homme a été interpellé ce samedi en fin de journée. Dans un communiqué, le parquet de Lyon indique que "une personne pouvant correspondre au signalement donné par les premiers témoins a été placée en garde à vue". Mais il n'est pas encore sûr qu'il s'agisse du tireur : l'homme "n'était pas porteur d’une arme au moment de son interpellation et les vérifications se poursuivent sur son éventuelle implication", dans l'agression du prêtre.
Suite à cette attaque, l'auteur des coups de feu a pris la fuite. "Un individu qu'on commence à décrire de type méditerranéen qui fait 1m90 environ. Il était habillé d'une longue gabardine noire avec un bonnet noir. Il semblait dissimuler sous sa gabardine un fusil à pompe à canons scié. Il a fait usage de son arme en direction du prêtre orthodoxe de l'église et il a pris la fuite", a détaillé sur franceinfo Ludovic Cassier, le représentant départemental du syndicat Unité SGP Police.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l'église, le ministère de l'Intérieur a de son côté ouvert une cellule de crise.
Enquête ouverte pour tentative d'assassinat
Le procureur de Lyon a indiqué dans un communiqué qu'une enquête avait été ouverte par le parquet de Lyon pour tentative d’assassinat. Elle a été confiée à la DIPJ, la direction interrégionale de la police judiciaire, de Lyon. "A ce stade aucune hypothèse n’est écartée, ni privilégiée", indique le parquet qui "reste en étroit contact avec le parquet national anti-terroriste". Selon le maire de Lyon Grégory Doucet, les motivations du tireur sont toujours inconnues.
Le Premier ministre Jean Castex a écourté son voyage à Rouen et Saint-Etienne-du-Rouvray ce samedi après-midi, et a décidé de rentrer à Paris "pour faire un point précis de la situation". "Je dois vous dire que vous devez compter sur l'entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté, notre volonté est forte, notre détermination ne faiblira pas, c'est l'honneur de la France, c'est l'honneur de la République", a réagi le chef du gouvernement.
"Une horreur qui dépasse la logique humaine"
Ce samedi soir, l'Eglise de Grèce a dénoncé "une horreur qui dépasse la logique humaine". Le maire de Nice, Christian Estrosi, a lui exprimé sur Twitter son "soutien au prêtre orthodoxe blessé par balle à Lyon devant son église et à toute la communauté orthodoxe".
L'Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF) dit de son côté "condamner ces actes de violence qui attentent à la vie et propagent un climat général d'insécurité" et "attend les résultats" de l'enquête confiée à la police judiciaire.
Un contexte particulier
Ces faits surviennent après l'attaque de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice, où trois personnes ont été tuées par un assaillant islamiste armé d'un couteau. Le gouvernement a laissé une dérogation jusqu'à lundi inclus aux lieux de culte pour célébrer la Toussaint, avant un reconfinement pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.
Après l'attentat de Nice, Emmanuel Macron a annoncé le passage de 3.000 à 7.000 soldats pour l'opération Sentinelle afin de protéger les lieux de culte et les écoles. A cela viennent s'ajouter les 7.000 membres des forces de l'ordre, dont pour moitié des gendarmes réservistes, qui seront mis dès lundi à disposition des préfets pour assurer la sécurité.