Maladie de Lyme : deux avocats vosgiens et une centaine de victimes attaquent des fabricants de tests
Ils dénoncent des tests de dépistage de la maladie de Lyme défectueux : les avocats vosgiens Julien Fouray et Catherine Faivre et une centaine de patients attaquent deux laboratoires en justice. Le procès se tient ce jeudi au tribunal de Nanterre. Parmi les 93 victimes, une quinzaine sont lorraines.
C'est un procès attendu par des centaines de victimes de la maladie de Lyme : deux fabricants de tests de dépistage sont attaqués en justice ce jeudi 5 mars au tribunal de Nanterre. Il s'agit des laboratoires italien DiaSorin et américain Bio-Rad. Sur le banc des parties civiles, 93 patients, dont une quinzaine de Lorrains. Tous sont atteints de la maladie de Lyme. Pourtant, leurs tests se sont révélés négatifs. Leurs avocats, Maîtres Catherine Faivre et Julien Fouray, du barreau d’Épinal, dénoncent des produits défectueux et un scandale sanitaire.
Un "préjudice d'anxiété "
"Un certain nombre d'associations de défense de malades et le Haut Conseil de la Santé Publique ont démontré en 2013 et 2014 que les tests de dépistage de la maladie de Lyme n'étaient pas fiables. Près d'un malade sur deux se retrouvent exclu du diagnostic", détaille Maître Catherine Faivre. "Nous sommes face à un scandale sanitaire, parce que les laboratoires fabricants des tests ne sont pas en capacité de garantir la fiabilité des produits qu'ils commercialisent et cette situation n'est ignorée de personne depuis plusieurs années. Pour autant, personne ne fait rien de concret", ajoute Maître Julien Fouray.
De cette incertitude liée au diagnostic engendre donc un préjudice d'anxiété chez les patients, selon les avocats des parties civiles. "On attend de ce procès que la justice prenne une position tranchée sur la question de la fiabilité des tests et surtout qu'elle consacre un principe de responsabilité des fabricants", ajoute Maître Catherine Faivre. Ce procès est d'ailleurs le premier d'une série d'autres rounds judiciaires. En effet, les avocats vosgiens représentent près de 600 victimes et attaquent au total cinq laboratoires. Il y aura donc d'autres assignations devant des juridictions civiles à Paris et Bobigny d'ici cet automne.