Manifestation du 1er-Mai : qui sont les personnes en garde à vue ?
43 personnes, dont cinq mineurs, sont toujours en garde à vue ce mercredi soir après les violences commises en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris mardi par environ 1.200 militants radicaux, des "black blocs".
43 personnes, dont cinq mineurs, sont toujours en garde à vue ce mercredi soir après les dégradations et violences qui ont perturbé la manifestation du 1er-Mai à Paris mardi. Environ 1.200 militants radicaux, des "black blocs", s'en sont pris à du mobilier urbain, brisé des vitrines et saccagé un restaurant McDonald's.
Jeunes, libertaires et anarchistes
109 personnes avaient été interpellées mardi. Selon une source judiciaire, deux tiers étaient des hommes et un tiers des femmes. Plus de la moitié avaient moins de 30 ans (nés entre 1990 et 2000).
Tous étaient en garde à vue pour "participation à une manifestation en étant porteur d’arme", "participation à un groupement en vue de commettre des violences et dégradations" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique". Les policiers disposent de 48 heures d’audition maximum pour déterminer le rôle précis de chacun lors des heurts qui ont fait quatre blessés légers dont un policier.
Qualifiés de "bandes d'extrême-droite" par le député France Insoumise des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, de "casseurs d’extrême-gauche" par les principaux leaders de la droite et du FN, les "black blocs" regroupent principalement des activistes venus des mouvances libertaires et anarchistes.
Une tactique de manifestation
Le phénomène est apparu dans les années 80 en Allemagne - les manifestants sont alors mobilisés contre le nucléaire et les néo-nazis- avant de s'internationaliser dans les années 90. Les "black blocs", souvent habillés de noir de la tête aux pieds, cagoulés et masqués, sont notamment présents lors des grands sommets internationaux (OMC, G8, G20…).
"En France, cela a commencé à Strasbourg, en 2009, en marge d'un sommet de l'OTAN. Et cela a réellement pris forme de manière constante avec les manifestations contre la loi Travail" selon Sylvain Boulouque, spécialiste de l'anarchisme, du syndicalisme et du communisme, interrogé sur France Culture.
Plus qu'un mouvement politique défini, ils sont unis autour d'une tactique de manifestation - rapide et ponctuelle - et de la contestation d'un système global. Dans leur viseur : les symboles de l’État (police, administration...) et du capitalisme (banques, entreprises multinationales, panneaux publicitaires...).