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Marche contre les violences sexistes et sexuelles à Dijon : la mère d'une victime raconte son impuissance
Cette mère de trois filles a perdu son aînée en septembre. Aujourd'hui, elle dénonce le manque d'efficacité des outils mis en place pour aider les femmes victimes de violences conjugales comme sa fille.

Cette mère de trois filles défilera ce samedi après-midi à Dijon pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Son aînée est décédée en septembre. Pendant des années, elle a subi les violences de son mari, selon sa mère qui dénonce aujourd'hui le manque d'efficacité des outils mis en place pour aider les victimes.
En 2016, sa fille porte plainte, retire sa plainte et le procureur ne poursuit pas l'affaire
Sa fille lui lance deux appels à l'aide, en 2014 et 2016. La dernière fois, elle arrive à porter plainte. Elle raconte aux policiers les insultes, les gifles, l'alcoolisme de son mari, sa violence, ses menaces.
Mais cette quadragénaire à l'époque replonge dans les bras de son mari violent qui avait une "véritable emprise sur elle", selon sa mère. Elle retire sa plainte. Le procureur de la République décide de ne pas poursuivre l'affaire.
"Nous avons les outils mais quelque chose manque et ne fonctionne pas"
Deux ans après, elle décède. Sa mère ne veut pas que l'histoire de sa fille tombe dans l'oubli mais serve à une cause, celle de ces femmes qui vivent encore. "Ma fille a appelé SOS 21, elle a porté plainte, elle allait chez le psy, sa situation avait été déclarée aux assistantes sociales à son travail et pourtant, il est arrivé ce qui est arrivé".
Pour cette mère, les outils sont là, ils existent. Mais "quelque chose manque, la loi est trop stricte." Pour les associations qui défileront ce samedi, les acteurs de la justice doivent être mieux formés comme les magistrats, les juges, juges pour enfants. En Côte d'Or, l'association Solidarité femme 21 s'est occupé de plus de 700 femmes l'année dernière. Les chiffres montrent pourtant que 85% des femmes battues, violentées cachent leur situation.
Des numéros gratuits et anonymes pour dénoncer une situation de violence
Le procureur de Dijon, Eric Mathais reconnait que "la solution n'a pas été trouvée" mais promet que la justice y travaille. Des numéros gratuits et anonymes par exemple existent pour que la famille, les amis qui sont témoins de violences puissent alerter les procureurs.
98% des affaires de violences inter familiales poursuivies en Côte-d'Or
Mais le procureur le rappelle pour qu'une affaire soit suivie il faut qu'il y ait d'abord un témoignage, une plainte, des preuves, un mis en cause. Il est difficile de poursuivre un dossier si la victime retire sa plainte même si cela peut se faire. En Côte-d'Or, 98% des affaires de violences inter familiales sont poursuivies. Chaque année, entre 400 et 500 affaires sont traitées.
Ce samedi, les manifestants se rejoindront place de la Libération à Dijon à partir de 15 heures.
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