Cambriolage mortel au jardin de Saint-Adrien : "J'ai honte de ce qu'on a fait"

Premier jour du procès  ce lundi du home-jacking mortel de Servian, au jardin  de Saint-Adrien le soir du 5 octobre 2017. Trois hommes sont jugés dont Daniel Malgouyres, 72 ans, le propriétaire des lieux, poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre. Il lui est reproché  d'avoir abattu un des deux cambrioleurs qui ont fait irruption ce soir-là chez sa femme et lui et d'avoir ouvert le feu sur le second alors qu'il prenait la fuite. 

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Ses co-accusés affirment que c'est lui qui a commandité ce cambriolage dans le but de s'emparer de l'argent que son épouse gardait caché dans la maison. Daniel Malgouyres nie en bloc et assure qu'il a agi en état de légitime défense face à de parfaits inconnus.

Le joueur de poker, l'éleveur de chevaux et le propriétaire d'un jardin très touristique

Trois hommes sont jugés, mais un seul est dans le box. Daniel Malgouyres s'est présenté ce lundi après-midi en jeans et chemise blanche, l'air plutôt calme. Ses deux co-accusés sont assis juste à côté, mais eux comparaissent libres, l'un et l'autre vêtus de sombre. 

Richard Bruno, jugé pour avoir participé au cambriolage, ancien raseteur, pécheur de coquillage et joueur de poker de haut niveau. "J'assume ce que j'ai fait. Je reconnais que j'ai commis une erreur" a-t-il déclaré à la barre. 

Richard Llop est jugé pour avoir aidé à organiser le home-jacking. Eleveur de chevaux dans le Gard, créateur de spectacles équestres,  il avoue qu'il a "honte de qu'ils ont fait". A l'époque, il était criblé de dettes et avait fait l'objet d'un redressement fiscal. 

Un quatrième suspect, aurait dû être là, Jean-Pierre Bruno, le père de Richard, 81 ans, victime d'un AVC il y a quelques semaines. Il n'était pas en état d'être jugé. 

Une famille déchirée dans la salle d'audience

Le fils de Daniel Malgouyres, Olivier, n'est pas apparu à la cour d'assises pour l'ouverture du procès. Lui a pris fait et cause contre son père. Il est appelé à témoigner mercredi. Sa sœur, Aurélie, passera à la barre lundi prochain. Elle, c'est tout le contraire : elle soutient son père "à 1000%" et le croit sur parole quand il dit qu'il est innocent.

Enfin il y a Françoise, la mère et l'épouse, partie civile. Elle a des doutes plus que sérieux sur son mari qui, au moment des faits, la trompait et envisageait de la quitter.

Ce n'est que tard dans la soirée que le parcours de vie et la personnalité de Daniel Malgouyres ont été évoqués devant les jurés. Le propriétaire du jardin de Saint-Adrien, natif de Servian, ne tarit pas d'éloges sur ce lieu qu'ils ont crée avec sa femme, à partir d'une carrière. Un lieu éblouissant dit-il en rappelant fièrement le titre de jardin préféré des Français décroché en 2013 dans un concours organisé par une chaine de télévision. La distinction propulse le site touristique dans une autre dimension. "On avait tout pour être heureux..." se souvient-il, nostalgique.