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Meurtre de Mireille Knoll : le procès a commencé ce mardi à Paris, trois personnes jugées
Le procès du meurtre de Mireille Knoll, une dame juive de 85 ans tuée à coups de couteau chez elle en 2018, a débuté ce mardi à Paris. Deux hommes sont jugés, soupçonnés d'avoir participé au meurtre à caractère antisémite. La mère de l'un des suspects est accusée de complicité.

Une vieille dame juive tuée chez elle à coups de couteau, et un émoi international : deux hommes accusés du meurtre à caractère antisémite de Mireille Knoll , en 2018, sont jugés à partir de ce mardi devant la cour d'assises de Paris. La mère de l'un des suspects est jugée pour complicité.
Un corps lardé de 11 coups de couteau et en partie brûlé
Le 23 mars 2018, Mireille Knoll, 85 ans , atteinte de la maladie de Parkinson et qui ne peut se déplacer seule, est chez elle dans son appartement modeste du XIe arrondissement de la capitale. Yacine Mihoub, le fils de sa voisine qu'elle connaît depuis qu'il est enfant et a en affection, passe lui rendre visite après sa récente sortie de prison. Il boit du Porto, se ressert, et discute avec la vieille dame. Vers 18h30, les pompiers sont alertés d'un incendie dans l'immeuble. Le corps de Mireille Knoll est découvert en travers de son lit médicalisé, jambes ballantes, lardé de 11 coups de couteaux et en partie carbonisé.
Les deux accusés se renvoient la responsabilité du meurtre
L'enquête détermine rapidement que Yacine Mihoub, 28 ans, isolé et instable, avait été rejoint sur place par Alex Carrimbacus, un marginal de 21 ans aux antécédents psychiatriques qu'il a rencontré en prison. Les versions des deux hommes sont opposées : Alex Carrimbacus assure que Yacine Mihoub lui a proposé de le rejoindre chez la vieille dame pour "un plan thunes", le second assure que c'était juste pour "passer un bon moment" en buvant des verres. Sur place, selon la version d'Alex Carrimbacus, le ton monte quand Yacine Mihoub accuse Mireille Knoll de l'avoir "balancé" et envoyé en prison. "Tu vas me le payer", lui dit-il, avant de la porter "comme une princesse" jusqu'à son lit, puis de l'égorger aux cris de "Allah Akbar". De son côté Yacine Mihoub assure qu'Alex Carrimbacus aurait tout de suite demandé si la vieille dame était "blindée", puis commencé à empiler des fourrures et bibelots, en affirmant "t'inquiète, je gère". Yacine Mihoub aurait ensuite entendu la vieille dame crier depuis sa chambre et vu Alex Carrimbacus la poignarder violemment.
Des versions jugées "peu crédibles", la voisine accusée de complicité
Chacun accuse aussi l'autre d'avoir lancé les différents départs de feu dans l'appartement. Aux enquêteurs qui s'étonnent qu'ils aient tout de même passé le reste de la soirée ensemble, tous deux expliquent avoir eu "peur" de l'autre. Des versions "peu crédibles" selon l'accusation, livrées par deux hommes connus pour leur propension à mentir et manipuler, et condamnés à maintes reprises pour des vols et violences notamment.
La mère de Yacine Mihoub , accusée notamment d'avoir nettoyé le couteau ayant potentiellement servi au crime, comparaîtra à leurs côtés.
Le caractère antisémite du meurtre retenu
Les juges d'instruction ont décidé de retenir le caractère antisémite du meurtre sur la base d'une déclaration en garde à vue d'Alex Carrimbacus, qui avait "cru entendre" Yacine Mihoub "parler des moyens financiers des Juifs, de leur bonne situation", et Mireille Knoll intervenir "pour expliquer que tous les Juifs n'avaient pas de bonne situation". L'enquête a par ailleurs montré "l'ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône notamment l'antisémitisme", ont noté les juges, qui précisent toutefois que personne ne l'avait jamais entendu proférer de propos antisémites.
"Les juges n'ont pas su résister à la pression de l'opinion publique", avait à l'époque regretté la défense de Yacine Mihoub, qui n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès. Alex Carrimbacus "restera sur sa position. Contrairement à Yacine Mihoub, il n'avait aucune raison d'en vouloir" à Mireille Knoll, a déclaré son avocat, Maître Karim Laouafi. "Satisfait" du traitement par la justice de ce "dossier accablant", l'avocat des fils de Mireille Knoll, Maître Gilles-William Goldnadel, a de son côté espéré un "châtiment sévère" pour cet "horrible crime".
Indignation partout en France et à l'international
Le drame, survenu un an après le meurtre à Paris de Sarah Halimi, une sexagénaire juive jetée de son balcon, avait entraîné une grande "marche blanche" dans Paris et relancé le débat sur un "nouvel antisémitisme" lié à l'islamisation de certains quartiers. Mireille Knoll a été tuée "parce que juive", avait clamé le président Emmanuel Macron, une indignation partagée notamment aux Etats-Unis et en Israël, face au sort de cette femme qui avait fui Paris en 1942 pour échapper aux rafles antisémites. Le procès doit durer jusqu'au 10 novembre.
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