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Meurtre de Pompignac : acquittement au bénéfice du doute aux assises de la Gironde
Jugé depuis une semaine pour le meurtre de sa tante à Pompignac, le 17 mars 2004, Alain Laprie a été acquitté ce vendredi, en début de soirée, par la cour d'assises de la Gironde. Acquitté au bénéfice du doute. L'avocat général avait requis 15 ans de réclusion criminelle.

Un acquittement qui survient après quatorze ans de procédure d'instruction. En juin 2016, un premier procès avait eu lieu, avant d'être renvoyé le jour même du verdict, à la demande du président de la cour qui avait demandé un complément d'informations. Déjà à cette époque, l'avocat général Pierre Nalbert avait requis 15 ans de prison. L'accusé, le neveu de la victime, a toujours nié être responsable de ce meurtre. Le 17 mars 2004, l' octogénaire est retrouvée morte à son domicile à Pompignac. Elle a été tuée, asphyxiée par les fumées toxiques d'un feu allumé par son agresseur, qui lui a préalablement asséné un coup sur l'arrière du crâne.
Un faisceau d'indices
"Il y a certes aucune preuve, mais un faisceau d'indices, qui convergent vers l'accusé", a souligné l'avocat général ce vendredi matin, démontant méthodiquement "le bilan en béton" de ce "neveu préféré" qui aurait selon lui "commis une bêtise".
Il a tenu à égrener ces indices qui ont justifié l'instruction de cette affaire en cour d'assises : "Le nouveau testament de cette tante qui deshéritait le neveu, jusqu'alors unique légataire, alors que leurs relations se dégradaient, le fait que le neveu ait été la dernière personne aperçue au domicile de la victime, la déclaration de l'oncle qui dit avoir reçu des aveux du principal suspect et dont les détails concordent avec les faits, les objets disparus de la maison incendiée et qui concernent tous le coupable. Ça fait beaucoup d'indices", conclut l'avocat général.
Un fiasco judiciaire pour la défense
Mais pour la défense, ce ne sont précisément que des indices. "Cette affaire est un véritable fiasco judiciaire" martèle l'un des avocats de la défense Benoit Ducos Ader. "Je dis à la chambre de l'instruction, vous vous êtes trompés."
Ce procès "atypique à bien des égards", pour l'avocat Philippe Sol, "ne se base sur aucune preuve qui permette d'incriminer cet homme, plutôt qu'un autre." La défense insiste, ce "procès à charge" est basé sur "un faux postulat de départ" qui aurait orienté le travail d'expertise.
Auparavant, le troisième avocat de la défense Jean Gonthier avait condamné l'instruction à charge d'un juge qui "recherche la démonstration de la culpabilité" avant de clamer "Il faut douter pour juger".
"Ce qui est dangereux, ce sont les certitudes", pointe du doigt maître Benoit Ducos Ader, "et dans ce dossier, elles sont nombreuses !" L'avocat termine sa plaidoirie, face aux jurés, "je voudrais que vous voyez blanc, que vous ayez le courage de dire 'je ne sais pas'."
Alain Laprie, qui déclarait devant la cour jeudi "Je ne souhaite à personne de subir ce calvaire que j'endure depuis quatorze ans et huit mois", s'est jeté dans les bras de son épouse et ses enfants à l'énoncé du verdict.
Du côté des parties civiles, l'acquittement a été ressenti comme une onde de choc.