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Militaires pris pour cible en Isère : "Nous ne sommes pas dans une affaire de terrorisme" explique le procureur

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Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat a tenu une conférence de presse jeudi en fin de journée. Il a donné les précisions sur l'enquête, après qu'une voiture a foncé le matin même sur des militaires de la caserne de Varces-Allières-et-Risset (Isère) sans les blesser.

Le procureur de la république de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.
Le procureur de la république de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. © Maxppp - Christophe Agostinis

Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat a tenu une conférence de presse jeudi en fin de journée. Il a donné des précisions sur l'enquête, expliquant qu'il ne s'agissait en rien d'une affaire de terrorisme ; après qu'une voiture a foncé le matin même sur des militaires de la caserne de Varces-Allières-et-Risset (Isère) sans les blesser.

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Les faits

Dans son récit, le procureur a expliqué que deux groupes de militaires du 7e Bataillon de chasseurs alpins avaient été visés jeudi matin : l'un de quatre, l'autre de sept soldats qui étaient à l'extérieur du quartier de Reyniès pour faire de l'exercice physique, en l’occurrence un footing. 

Un homme en voiture les a approché à plusieurs reprises, alors qu'il était au volant de sa voiture, une Peugeot 208. Une première fois, la voiture s'est arrêtée à hauteur des militaires et "a proféré des cris et des hurlements". "Il leur disait 'Je vous donne pas 30 secondes sur l'avenue' ce qui n'a pas de sens évident, si ce n'est que cela fait peut être référence à un différend" a tenté de comprendre le procureur. Un échange verbal aurait eu lieu avec un militaire en arabe, avant que les soldats ne poursuivent leur course.

L'entrée de la 27e Brigade d'infanterie de montagne à Varces-Allières-et-Risset, en Isère
L'entrée de la 27e Brigade d'infanterie de montagne à Varces-Allières-et-Risset, en Isère © Radio France - Véronique Pueyo

Le véhicule s'en est ensuite pris à un autre groupe, avec des insultes du type "fils de pute" ou "sale français" selon les propos rapportés par le procureur. "A aucun moment [les militaires] n'ont eu a entendre des cris du style Allahu akbar" a t-il précisé. 

"La voiture a fait demi-tour avant de foncer en leur direction, mais les militaires n'ont pas eu a sauter pour s'échapper, ils se sont écartés et ont continué leur chemin." - Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble

Selon les auditions des militaires, l'homme au volant de la Peugeot 208 aurait "mis un coup de volant sur la droite pour effrayer les militaires". Il aurait foncé sur eux "par intimidation". "Il n'est pas monté sur le trottoir, on s'est décalé et on a continué de marcher sur le trottoir" aurait rapporté l'un des militaires. 

L'homme arrêté sans difficulté

Au terme d'une demie-journée de recherche, l'homme qui était au volant de la voiture a été interpellé à Grenoble, endormi dans le véhicule. Il n'a manifestement pas opposé de résistance. "Le véhicule est celui d'une jeune femme qui est stagiaire dans une crèche à proximité. Cette jeune femme s'est présentée ce matin à la crèche avec un œil au beurre noir, elle était accompagnée d'un homme qui était semble-t-il assez excité et semblait sous l'emprise de l'alcool", a souligné Jean-Yves Coquillat. 

Varces-Allières-et-Risset, en Isère
Varces-Allières-et-Risset, en Isère © Radio France - Xavier Demagny / Denis Souilla

"On est bien loin de la scène rapportée ce matin" a t-il nuancé, "on n'est pas dans une tentative d'homicide, plus dans des violences avec armes". Une autre jeune femme était a priori passagère de la voiture, elle est toujours recherchée par les policiers grenoblois. 

Aucun signe de radicalisation 

L'homme interpellé, Anouar N., 24 ans en septembre, compte plus d'une vingtaine de condamnations, dont une partie lorsqu'il était mineur, essentiellement pour des faits de vols, violences ou infractions routières. Il a réalisé deux séjours en prison (de novembre 2012 à novembre 2015 et de mars 2016 à décembre 2017), à la maison d'arrêt de Varces (Isère) qui se situe juste en face de la caserne.  

"Nous ne sommes pas dans une affaire de terrorisme, c'est une affaire qui se dégonfle" - Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble

"Aucune radicalisation n'a été remarquée pendant ces périodes de détention" a expliqué Jean-Yves Coquillat et l'homme "n'a pas eu de propos religieux" lorsqu'il a interpellé les militaires. "Il semble qu'on ait affaire à quelqu’un qui semblait excité et qui a foncé sur des militaires dans ce qui est peut-être une colère" a dit lors de sa conférence de presse le procureur grenoblois. 

Il a également précisé qu'une perquisition avait lieu jeudi après-midi au domicile du mis en cause.  

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