Mineurs isolés : le Département de l'Hérault doit assumer son rôle social, selon Philippe Saurel
Le département de l'Hérault compte près de 900 mineurs étrangers non accompagnés. Ils sont concentrés dans le centre de Montpellier où quelques dizaines d'entre eux posent des problèmes d'insécurité. Le maire de Montpellier demande au conseil départemental d'assumer leur prise en charge.

Le département de l'Hérault accueille actuellement près de 900 mineurs isolés. Ils n'étaient qu'une centaine en 2014. Ces jeunes non accompagnés viennent d'Afrique, d'Albanie, de Géorgie et du Maghreb. Si la majorité d'entre eux souhaite s'intégrer, quelques dizaines tombent dans la délinquance et posent des problèmes d'insécurité quotidiens (vols, trafic de stupéfiants, bagarres) dans le centre de Montpellier et plus précisément autour de la gare où ils se concentrent.
C'est pourquoi le maire de la ville, Philippe Saurel, vient d'écrire à Kléber Mesquida le président du conseil départemental de l'Hérault, pour qu'il assume la prise en charge de ces jeunes au titre de l'aide social à l'enfance.
"Je demande au Département d'accomplir sa mission d'accompagnement social et de mieux répartir ces jeunes sur le territoire. Il n'y a pas que Montpellier dans l'Hérault." (Philippe Saurel)
Philippe Saurel demande au département d'assumer son rôle
Un fichier pour éviter le nomadisme de ces jeunes
Philippe Saurel note aussi qu'il existe un fichier national répertoriant les mineurs isolés pour empêcher ces jeunes de se présenter successivement dans plusieurs départements. Ce fichier issu de la loi "asile et immigration" de 2018 comporte des informations telles que les empreintes digitales, ou la photographie des jeunes étrangers qui sollicitent une protection.
"Ce fichier a été autorisé par le conseil constitutionnel, mais l'Hérault, comme d'autres départements, s'oppose à ce nouveau système, ce qui créé un appel d'air", conclut le maire de Montpellier. Cet afflux a pour conséquence de retarder le traitement des dossiers et conduit à réaliser davantage de tests osseux pour reconnaître leur minorité, déplore Philippe Saurel, qui rappelle qu'il n'est pas favorable à ces tests.
Un enjeu, à quelques mois des municipales
La question de la sécurité à Montpellier est l'un des enjeux des élections municipales de mars prochain. Dans un communiqué publié ce mardi, le député LREM et candidat Patrick Vignal invite à "ne pas abandonner ces jeunes qui ont traversé la Méditerranée ou une partie de l'Europe au risque de leur vie", tout en prônant la fermeté face à cette minorité de mineurs isolés qui sèment le trouble. "La seul solution c'est de les mettre dans un centre socio-éducatif et non pas dans un hôtel. Une collaboration entre l'État, le Département et la Ville sera impérative" écrit-il.