Mort de la petite Hafsa : la cour d'Assises de l'Isère condamne son père à 18 ans de prison, sa mère à 5 ans
Le verdict a été rendu dans le procès des parents de la petite Hasfa, cette petite Iséroise de 15 mois, morte des suites des maltraitances de ses parents, salafistes, en 2017. La cour d'Assises de l'Isère a condamné son père à dix-huit ans de réclusion et sa mère à cinq ans de prison.

Le verdict est tombé aux Assises de l'Isère. Les parents de la petite Hafsa ont tous deux été condamnés : Sami Bernoui, 26 ans, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, assortis du retrait de son autorité parentale définitive sur son fils. Noémie Villard, 22 ans, la mère de la petite fille a, elle, été condamnée à cinq ans de prison, pour privation de soins seulement. Elle a été relaxée pour les coups mortels. Ayant déjà purgé 19 mois de détention préventive, elle avait été libéré sous bracelet électronique et vivait chez ses grands-parents paternels, près d'Annecy. Elle ne retournera donc pas derrière les barreaux. L'autorité parentale sur son fils, 3 ans, placé en famille d'accueil, ne lui a pas été retirée. En revanche, elle ne doit pas entrer en contact avec le père de ses enfants, ni avec des jeunes femmes radicalisées, dont l'une est fichée S.

Soulagement pour les parents de Noémie Villard
L'avocate de Noémie Villard, Maître Naserzadeh s'est dit soulagée : "La Cour a reconnu que ma cliente n'avait pas frappé sa fille et qu'elle était une bonne mère puisqu'on ne lui a pas retiré son autorité parentale. Elle va maintenant se reconstruire et reconstruire le lien avec sa famille, qui ne l'a jamais abandonnée."

Le 1er mars 2017, Hafsa, leur fille de 15 mois, était morte des suites des mauvais traitements infligés par ses parents, tous deux convertis au salafisme, une branche rigoriste de l'islam.
Depuis sa naissance, l'enfant avait déjà été retirée dix mois à ses parents pour maltraitance et placée en pouponnière. Cinq mois à peine après son retour chez ses parents, la petite fille est décédée. Sur le corps de cet enfant-martyr, les médecins retrouveront les traces du syndrome du bébé secoué et une perforation de l'intestin, suivie d'une péritonite qui a provoqué sa mort.
Les parties civiles devraient poursuivre l'Etat -Maître Gallo, l'avocat de Sami Bernoui
Pour Maître Gallo, l'avocat de Sami Bernoui, il y a eu dans ce procès un grand absent : "L'Etat devrait être poursuivi par les parties civiles. Le procureur qui a classé sans suite l'enquête pour maltraitance, quand Hafsa avait 2 mois et qu'elle avait été placée. Le juge des enfants qui l'a rendue à ses parents et les services sociaux qui étaient pourtant chargés de la suivre, après son retour chez elle. Mais mon client est content que sa femme ne retourne pas en prison."
Ecoutez les réactions des avocats des deux accusés, après le verdict
_Il faudra rester vigilant -_La présidente de l'Enfant Bleu
Pour l'association l'Enfant Bleu, qui lutte contre la maltraitance des enfants, justice a été rendue à Hafsa : "Pour le père, oui, c'est mérité. On pensait que la mère aurait plus. Mais la cour a sans doute voulu lui donner une chance. On espère que les services sociaux resteront vigilants à propos d'Oubeid, le petit garçon du couple, âgé de 3 ans et qui vit en famille d'accueil." a conclu Claudine Cusano, la Présidente de l'Enfant Bleu de Grenoble
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