Motards fauchés en Ardèche : "On prend la route la peur au ventre"
Un chauffard a blessé cinq motards dimanche sur les routes d'Ardèche, lors d'une sortie organisée par l'association avignonnaise "Motards solidaires". Le président donne des nouvelles rassurantes des blessés, mais explique que les motards ont bien trop souvent peur en prenant la route.
L'émotion est vive au sein de la communauté des motards après un grave accident dimanche en Ardèche. C'est une association avignonnaise, Motards solidaires, qui organisait la sortie entre le Vaucluse et Vallon-Pont-d'Arc. Près de 200 motards y ont participé. Sur la route du retour, cette balade sous le soleil printanier a bien failli être fatale à cinq d'entre eux, fauchés par un jeune automobiliste en excès de vitesse qui s'est retrouvé sur leur voie à la sortie d'un village.
"Le comportement d'un seul individu peut briser trois familles." Jesse Laving, président des Motards solidaires
Trois motards, lourdement blessés, ont été transportés dans les hôpitaux de Nîmes, Saint-Etienne et Montpellier. Les deux autres, plus légèrement touchés, à Aubenas. Par chance, ils sont aujourd'hui sortis d'affaire et c'est un soulagement pour Jesse Laving, le président des Motards solidaires. "Les motards touchés vont s'en sortir alors que honnêtement, au vu de la violence du choc, ça aurait pu être pire, raconte-t-il. Ils ont été opérés pour la plupart. Il n'y aura pas de séquelle à long terme, juste des os brisés. C'est touchant. Ça aurait pu arriver à n'importe qui, que ce soit des cyclistes, des motards ou autres. C'est traumatisant".
"Les équipements de protection ont fait leur travail, c'est ce qu'il faut retenir."
Jesse Laving regrette aussi que des excès de vitesse de ce genre soient monnaie courante. "On rencontre de plus en plus de jeunes qui se croient dans un jeu vidéo, que ce soit en ville ou hors agglomération. On roule la peur au ventre. Les personnes présentes lors de l'impact, qui ont prodigué les premiers soins, sont traumatisées, donc on essaie de les accompagner. On va créer des réunions pour en parler parce qu'il ne faut pas gâcher notre passion avec ces accidents. Il y a toujours des risques, ça fait partie de la vie. La seule chose à faire, c'est d'essayer de s'en prémunir. On incite donc les gens à s'équiper de la meilleure manière possible".