Mutinerie à la prison de Béziers : les détenus protestaient contre la restriction des promenades
Le procureur de Béziers confirme qu'une mutinerie sans violence a eu lieu à la prison de Béziers (Hérault). Les détenus, qui refusaient de retourner en cellule, protestaient contre la restriction des promenades à cause du Covid-19.
La prison de Béziers a été le théâtre samedi 21 mars d'une mutinerie débutée en fin d'après-midi. Une cinquantaine de détenus sur les près de 800 que compte le centre ont refusé de regagner leur cellule vers 16h15 à l'issue de la promenade.
Aucun blessé
Un mouvement de colère qui n'a engendré aucune blessure ni violence, même si des cris pouvaient être entendus depuis l'extérieur de la prison. "Les prisonniers se sont répartis en trois cours distinctes, l'une, plus agitée que l'autre", constatait Raphaël Balland, le procureur de Béziers.
Dans l’une des cours de promenade, des détenus ont cassé une porte. La situation s'est calmée à l'arrivée des forces de l'ordre. Trois détenus de cette cour ont été placés en garde à vue du chef de "dégradations d’un bien d’utilité publique". Dans la deuxième cour de promenade, l’intervention des Équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) a été nécessaire mais s’est déroulée sans difficulté.
Dans la troisième cour de promenade, les ERIS ont dû faire usage de grenades de « désencerclement ». Deux autres détenus ont été placés en garde à vue du chef de "violences aggravées" pour des jets de pierre et des crachats.
Le maire de Béziers, Robert Ménard, s'est rendu sur place, ainsi que le sous-préfet de Béziers, et le commissaire. L'intervention a mobilisé une cinquantaine de policiers des commissariats de Béziers, Sète et Montpellier. Les détenus ont finalement réintégré leur cellule vers 19h30.
Moins de promenades à cause du Covid-19
Dans un premier temps, les motifs du rassemblement étaient inconnus. "Il n'y a pas eu de revendication audible ni de demande de pourparlers à cette heure", expliquait Raphaël Balland en début de soirée. A l'issue de la mutinerie, il est apparu que les détenus, qui ne s'étaient pas exprimés, ont évoqué la restriction des promenades comme motif.
Depuis la mise en place des règles de confinement, les prisons du pays ont dû revoir leur système de visite et de promenades pour limiter les contacts. Des mutineries ont eu lieu dans d'autres prisons de France ces derniers jours pour cette raison, à Grasses et à Maubeuge, notamment.