Nestlé : le procès d'une élue vosgienne soupçonnée de prise illégale d'intérêts renvoyé
Le procès d'une élue du conseil départementale des Vosges, Claudie Pruvost, a été renvoyé par le tribunal correctionnel de Nancy au mois de septembre 2021. La prévenue, mariée à un cadre dirigeant de Nestlé Waters, est soupçonnée d'avoir préservé les intérêts de la multinationale.
Pas de jugement à l'encontre de Claudie Pruvost ce 9 décembre 2020. Le procès de l'élue vosgienne, qui devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Nancy pour prise illégale d'intérêts, a été renvoyé.
Signalement en 2016
Autant dire que c'est une déception pour Marcel Claude, référent de l'association Anticor 54. Présent à l'audience, il est à l'origine du signalement auprès du parquet d’Épinal en 2016. "Claudie Pruvost était à l'époque vice-présidente de la CLE, la Commission locale de l'eau. C'est un organisme qui surveillait ce que faisait Nestlé. Mais elle a sous-traité avec une association spécialisée, la Vigie de l'eau, dont son mari faisait partie, lui-même cadre chez Nestlé."
Bernard Schmitt, du collectif Eau 88, regrette pour sa part qu'il n'y ait qu'une seule prévenue impliquée. "C'est tout un système qui est en cause, qui mêle Nestlé bien sûr et d'autres élus", affirme-t-il. A ses côtés, l'écologiste Renée-Lise Rothiot regrette que ce renvoi permette à l'entreprise de gagner du temps. "Pendant ce temps, Nestlé continue à pomper, notre crainte, c'est que Nestlé épuise toutes nos nappes et s'en aille à échéance 2027 quand il n'y aura plus d'eau."
Le procès a été renvoyé au 15 septembre 2021, soit après les élections départementales, relève Marcel Claude. Les avocats de la défense ont été sollicités mais ils n'ont pas souhaité nous répondre.