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Évacuation du "campement Luciano" installé illégalement sur un terrain municipal à Nice
Le camp de fortune installé boulevard Luciano à Nice a été démantelé ce mercredi matin.Une cinquantaine de personnes occupaient encore ce terrain municipal ces derniers jours, dans des caravanes, des baraquements.

Installé depuis août 2019, sur un terrain municipal, le campement qui longe boulevard Luciano à Nice a évacué tôt ce mercredi matin. "Ce campement a rassemblé jusqu’à une cinquantaine de caravanes et baraquements représentant environ 200 personnes pour ne compter qu’une cinquantaine de personnes ces derniers jours, essentiellement des ressortissants de nationalité roumaine", indique la préfecture des Alpes-Maritimes. Parmi elles, des femmes enceintes et des enfants selon l'association Médecins du Monde qui a suivi ces familles pendant le confinement.
La ville de Nice a saisi la justice. Le 6 décembre 2019, le juge des référés du tribunal administratif de Nice a rendu son jugement. Il a estimé que l'occupation de ce terrain était illégale et a ordonné l'expulsion des familles, après la trêve hivernale. Elle a pris fin exceptionnellement le 10 juillet cette année, en raison de la crise du coronavirus.
Les deniers occupants ont été mis en demeure de quitter le terrain par la mairie de Nice. "Je me suis rendu personnellement à deux reprises sur place - c'était la troisième fois ce mercredi matin - pour dire à ces familles qu'il fallait partir, pour les prévenir qu'elles allaient être expulsées, qu'aucune détresse ne justifiait qu'on envahisse un terrain qui ne leur appartenait pas", déclare Anthony Borré, le premier adjoint au maire de Nice.
Le préfet des Alpes-Maritimes a donc ordonné l'évacuation du camp, avec l'aide de la police, "notamment au regard des graves risques sanitaires causés par ce campement et de l’insalubrité qui a été constatée", indique la préfecture. La Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) a fait réaliser un diagnostic social individuel. Des solutions de relogement ont été proposées à 40 personnes. Agnès Gillino, coordinatrice des actions de Médecins du Monde à Nice en a été informée. "Des solutions ont été proposées aux familles en règle sur le territoire français et encore plus particulièrement pour celles qui sont en situation de travail déclaré. Il y avait quelques familles déboutées du droit d'asile, je ne suis pas sûre que des solutions de relogement leur ont été proposé. Pour elles, on déplace le problème. Cela créera un autre bidonville dans le département ou ailleurs. Ce sont des populations dans des logiques de survie, qui deviennent nomades à cause des expulsions répétées. Cela n'aide pas à leur insertion."
"Il n'est pas question que les Niçois paient la facture. Si certains d'entre eux travaillent comme ils me l'ont dit, ils doivent répondre de leurs incivilités."
Selon Anthony Borré, 100.000 euros de travaux sont nécessaires pour réhabiliter le terrain. "Les services de la ville ont commencé à nettoyer le terrain. Ils en ont au moins pour une semaine de travail. C'est un travail colossal, beaucoup de dégradations ont été faites sur ce terrain". L'élu précise par ailleurs que les avocats de la ville travaillent sur un recours juridique : "_il n'est pas question que les Niçois paient la facture. Si certains d'entre eux travaillent comme ils me l'ont dit, ils doivent répondre de leurs incivilité_s. Aucune détresse, aucune pauvreté ne justifie qu'on ne respecte pas les règles de droit de notre pays".
"Si finalement on pénalise ces familles en prenant leurs revenus, des petits revenus, on éradique immédiatement leurs chances d'insertion."
Mais Agnès Gillino, coordinatrice des actions de Médecins du Monde à Nice considère qu'une sanction de ce type ne ferait qu'aggraver la situation de ces familles. "Je ne me substituerai ni aux experts ni à la justice pour évaluer le montant de ces travaux ni pour savoir qui doit payer. Néanmoins, on reproche à ces populations d'être marginales... Il se trouve que là des familles travaillent. C'est leur chance d'insertion, c'est une chance pour les enfants de sortir de cette spirale d'immense précarité et de misère. Si finalement on pénalise ces familles en prenant leur revenus, des petits revenus, on éradique immédiatement leurs chances d'insertion".
L'association est venue en aide à ces familles notamment pendant le confinement. Agnès Gillino est inquiète : "Nous avons vu des personnes qui avaient des pathologies importantes, pas des petits bobos. Des bébés qui étaient suivis en protection maternelle et infantile. L'expulsion nécessite toujours une rupture dans le suivi des soins, dans la scolarisation des enfants quand ils sont scolarisés. Les expulsions ne sont jamais une bonne chose".
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