Noyade à l'école de Saint-Cyr-Coëtquidan : quatre relaxes et trois peines de prison avec sursis
Ce jeudi 14 janvier, le tribunal correctionnel de Rennes a rendu son jugement dans l'affaire de la noyade de Jallal Hami à l'école de Saint-Cyr-Coëtquidan (Morbihan) en 2012. Quatre relaxes et trois peines de prison avec sursis ont été prononcées.
Ce jeudi 14 janvier, deux mois après avoir entendu les sept militaires ou anciens militaires de l'école de Saint-Cyr-Coëtquidan (Morbihan), le tribunal correctionnel de Rennes a rendu son jugement dans l'affaire de la noyade de Jallal Hami. Sur les sept prévenus, quatre sont relaxés. Les trois autres écopent de peines allant de six à huit mois de prison avec sursis. "Vous m'avez déçu", a déclaré Rachid Hami, le frère de Jallal, en quittant la salle d'audience.
Jallal Hami, un jeune de 24 ans, avait été retrouvé noyé dans un étang lors d'une soirée de transmission des traditions organisée par des élèves de deuxième année, en octobre 2012. Il s'agissait d'un exercice de nage commando dans une eau glaciale, sur le thème du débarquement allié.
Des peines beaucoup moins lourdes que les réquisitions
L’ancien commandant des élèves de deuxième année est condamné à six mois de prison avec sursis, alors que le procureur de la République avait demandé deux ans à son encontre. En novembre, dans ses réquisitions, le procureur de la République avait estimé qu'il était le seul responsable au sein de la hiérarchie de l'école. Il avait ainsi dédouané le général Francis Chanson, qui repart du tribunal avec une relaxe. "C'est une décision qu'on attendait et qu'on espérait", a abondé Me William Pineau, avocat du général Chanson. "Mais ça reste un drame humain", a-t-il ajouté.
Deux anciens élèves, qui ont agi "par immaturité" sur "fond de testostérone mal maîtrisée" selon le procureur de la République, sont condamnés à des peines de six et huit mois de prison avec sursis. Les trois autres sont relaxés. Sur les cinq élèves qui comparaissaient en novembre, quatre avaient d'ailleurs plaidé la relaxe, estimant qu'il n'y avait pas de faute caractérisée, ni de conscience d'un risque mortel. Le seule prévenu qui n'avait pas plaidé cette relaxe est condamné à six mois de prison avec sursis, là où le ministère public en réclamait douze.
Lors du procès, pour évoquer cette soirée de transmission, le procureur avait évoqué "une bérézina", "une folie" dont le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. Plus de 150 jeunes participaient à cette traversée en nage commando dans une eau à neuf degrés, le tout au son de la walkyrie de Wagner.
Très vite, de nombreux jeunes élèves en tenue de combat s'étaient retrouvés en difficulté, s'agrippant les uns aux autres pour regagner la rive. Aucun des organisateurs présents n'avaient alors interrompu l'exercice. Vers 2h du matin, le corps de Jallal Hami avait été retrouvé dans le plan d'eau. Cette soirée de bahutage, organisée par les élèves de deuxième année a été réalisée sans contrôle de la hiérarchie de l'école.