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Oiry : cinq vendangeurs mal-logés réclament des salaires impayés devant les prud'hommes
Cinq vendangeurs saisonniers ont saisi les prud'hommes pour des salaires impayés. Comme plusieurs autres travailleurs, ils étaient hébergés cet été dans des conditions insalubres à Oiry. L'audience s'est tenue ce jeudi matin à Épernay. La décision du Conseil sera rendue le 4 octobre prochain.

Ils étaient logés à Oiry (Marne) dans des conditions indignes. Cinq vendangeurs saisonniers réclament aujourd'hui des salaires impayés. Originaires du Sénégal et détenteurs d'un titre de séjour espagnol, ils sont venus en Champagne à la fin du mois d'août pour faire les vendanges. Comme plusieurs dizaines d'autres travailleurs, ils ont été hébergés dans de mauvaises conditions dans un commerce désaffecté de la ville. Après une semaine de vendanges, plusieurs d'entre eux ont déclaré ne pas avoir été payés. Ils sont donc cinq aujourd'hui à saisir la justice.
Plus de 18.000 euros réclamés
Une audience s'est ainsi tenue ce jeudi devant le Conseil des prud'hommes à Épernay, en présence du prestataire de service viticole. Les travailleurs, représentés par leur avocate Maître Brener, réclament aujourd'hui plus de 1.300 euros de salaires chacun, sans oublier les indemnités de congés payés, celles de fin de contrat, les remboursements de frais ainsi que les dommages et intérêts. En tout la facture pourrait dépasser les 18.000 euros.
Le prestataire de service s'est défendu en assurant que des salaires ont bien été versés, attestations à l'appui. Des documents aussitôt mis en doute par l'avocate des plaignants. L'entreprise assure également que des bons de pesées ont été conservés, sans pour autant en amener la preuve le jour de l'audience.
Maître Anne-Dominique Brener a accompagné les cinq plaignants dans leurs démarches dès le départ. "J'ai vu arriver cinq personnes qui étaient épuisées, qui n'en pouvaient plus d'errer, se rappelle-t-elle. Le contrat de travail était terminé le 31 août et ils végétaient dans ce bar désaffecté."
"J'ai cru comprendre que la CGT et des habitants se sont mobilisés pour les aider et leur apporter un peu de nourriture parce qu'ils n'avaient rien du tout sur place."
"Ils n'avaient pas d'argent, pas de salaire et donc, pas les moyens de revenir chez eux en Espagne."
"Il y a de quoi être en colère"
Serge Iseli étaient là aussi, dès le départ, pour soutenir les saisonniers. "J'estime que des gens qui n'ont plus à manger, c'est terrible," raconte le membre de l'union locale de la CGT.
"Je leur ai payé à manger sur mes deniers personnels. J'ai contacté le secours populaire. J'ai même appelé un boucher qui leur a distribués quarante repas."
"Je les ai accompagné de A à Z et je ne regrette rien, poursuit Serge Iseli. C'est une solution de facilité : maintenant, les grosses maisons ne veulent ni nourrir ni loger parce qu'on leur impose des conditions. Alors elles prennent un prestataire. Et un prestataire, il fait ce qu'il veut. A la fin, on en arrive des situations telles que celles-ci (...) Il y a de quoi être en colère."
"Malheureusement, ils sont surexploités dans des conditions qui font mal au cœur. Il faut aider ces gens-là."
La décision du Conseil des prud'hommes a été mise en délibéré, le temps d'étudier les pièces apportées par chaque partie. Elle sera rendue le 4 octobre. Par ailleurs, une enquête est ouverte au pénal concernant les conditions d'hébergement des ces travailleurs saisonniers. Elle a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherche de Reims.
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