Orléans : la quinquagénaire interpellée sur une manifestation était plus gilet jaune que Black Bloc
Elle portait une cagoule, un couteau et des cartouches. La quinquagénaire interpellée samedi dernier à Orléans en marge d'une manifestation sur les retraites a été condamnée ce mardi à 12 mois de prison dont 6 avec sursis. Son lien avec les Black Blocs n'est pas clairement établi.

Les cheveux longs, gris, les traits tirés : en apparence, Karine n'a rien d'une rebelle. Mal dans sa vie, mal dans son couple, cette auxiliaire de vie, installée à Amilly, près de Montargis, traverse une mauvaise passe. "Elle est dans son délire" confie sa fille de 16 ans. Seulement, ce délire s'est accentué ces dernières semaines après la mort de Karine Foucher, l'infirmée tuée à Châlettes sur Loing. "C'était un peu une collègue" explique la prévenue, "après sa mort, j'ai senti de la colère monter en moi" .
Des appels à manifester et à tout casser !!
De là, elle commence à échanger des SMS avec des groupes plus ou moins radicalisés. " Il faut tout casser même de l'humain" lance t-elle un jour. Elle appelle également à bloquer le commissariat de Montargis un samedi de manifestation. Le 13 décembre dernier, elle se même fait tatouer sur le bras ACAB, le mot de ralliement des Black Blocs. "C'était une bêtise" reconnait-elle aujourd'hui.
Elle agit seule, elle est impulsive comme une adolescente
Reste cette cagoule portée samedi dernier lors de la manifestation à Orléans. " Sans doute une provocation" défend son avocate. Quant au couteau à cran d'arrêt et aux 2 cartouches de calibre 22 découverts sur elle, Karine affirme ne jamais sans séparer. " Elle a 50 ans mais elle agit comme une adolescente" plaide son avocate. " Il n'y a pas chez elle de haine des policiers. Elle est seule et on voit bien qu'il n'y a aucune organisation derrière elle."
Pas de mandat de dépôt à l'issue de l'audience
Pour le procureur, Karine est une " personne extrêmement dangereuse", sur le point de " tout lâcher", son métier, son mari. " Elle est prête pour l'action et la radicalisation" insiste le magistrat. Il demande 10 mois de prison ferme avec incarcération immédiate. Finalement, le tribunal a été plus clément. Karine a été condamné ce mardi à 12 mois de prison dont 6 avec sursis. Elle échappe au mandat de dépôt. Le tribunal a également ordonné une interdiction de porter des armes durant 5 ans et une interdiction de manifester à Paris durant 2 ans.