Paris : enquêtes ouvertes pour violences et viol contre des policiers du commissariat du 19e arrondissement
Deux enquêtes, administrative et pénale, sont ouvertes pour viol et violences après des accusations d'un homme d'une vingtaine d'années placé en garde à vue en avril. Ce jeune homme met en cause deux policiers du commissariat du 19e arrondissement à Paris, indiquent des sources concordantes.
"Tommi" un homme d'une vingtaine d'années a porté plainte mercredi pour "violences à caractère raciste par personne dépositaire de l'autorité publique et viol aggravé". Il avait déjà déposé plainte le 8 avril à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
A la suite de ces plaintes, deux enquêtes, administrative et pénale, ont été ouvertes pour violences et viol contre des policiers du commissariat du 19e arrondissement de Paris.
De leur côté, selon une source policière, "deux policiers ont déposé plainte pour outrage et rébellion."
Tout commence par une interpellation
Comme révélé par Streetpress et Le Média TV_,_dans sa plainte, "Tommi" raconte avoir été interpellé le 5 avril après avoir fui un contrôle de police qui portait sur une suspicion de vol de voiture qu'il conteste. A cette occasion, il assure que deux policiers l'ont étranglé, frappé et insulté. L'un d'entre eux lui aurait dit : "t'es mort, je vais te niquer ta mère, sale arabe".
Il aurait été conduit au commissariat du 19e arrondissement, qui fait déjà l'objet d'autres enquêtes sur des soupçons de violences policières. Il a été placé en garde à vue notamment pour "recel de vol" et "refus d'obtempérer".
La situation bascule au moment de la fouille
C'est au moment de la fouille, selon sa plainte, que les choses auraient dégénérées. Selon le jeune homme, l'un des deux policiers lui a demandé de se déshabiller intégralement et l'autre "a baissé son caleçon et a introduit son doigt dans son rectum".
Le jeune homme indique avoir ensuite été maintenu en caleçon "pendant une vingtaine de minutes" dans un couloir du commissariat, "menotté à un banc", dans le froid, faisant "l'objet d'insultes et de moqueries" par les policiers.
Certains l'appelaient selon lui "Théo", en référence à Théodore Luhaka, jeune homme noir de 22 ans désormais handicapé à vie après avoir été blessé au niveau de la zone rectale lors de son interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Des examens médicaux révèlent des blessures
"Tommi" a été examiné à l'unité médico-judiciaire de l'Hôtel Dieu le 7 avril. Dans son rapport, dont des extraits figurent dans la plainte, le médecin relève des blessures à différents endroits du corps et "une excoriation rougeâtre punctiforme millimétrique" lors de l'examen anal externe, "des constatations compatibles avec les déclarations du plaignant".