Paris : une étudiante accuse des policiers de violences et de vol pendant sa garde à vue
Une jeune femme de 23 ans accuse des policiers de l'avoir frappé, humilié et d'avoir volé sa carte bleue lors de sa garde à vue en mai dernier après une soirée arrosée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête ce mardi pour faire la lumière sur cette affaire.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête ce mardi pour "violences par personne dépositaire de l’autorité publique", "vol" et "escroquerie", alors qu'une jeune femme accuse des policiers de l'avoir humiliée, frappée et volée pendant qu'elle était en garde à vue selon franceinfo, confirmant une information de Mediapart.
Elle aurait, au départ, frappé les policiers lors d'une soirée arrosée
Les faits présumés se sont déroulés dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2019. Cette étudiante de 23 ans passe la soirée avec une amie dans un club parisien. "Une soirée festive, arrosée", a reconnu son avocat Slim Ben Achour joint par franceinfo. Alors que son amie ne se sent pas bien, elle appelle les pompiers.
"Visiblement il va y avoir des violences" de la part de la jeune femme à l'encontre des pompiers et des policiers, mais "elle ne se souvient de rien", raconte l'avocat. Elle est placée en cellule de dégrisement et en garde à vue. "C'est en sortant de garde à vue qu'elle va comprendre qu'elle a été frappée, dénudée dans des conditions illégales et qu'on a abusé d'elle sur le plan financier."
Les policiers auraient utilisé sa carte bleue pour parier en ligne
L'étudiante accuse en effet les policiers de s'être servis de sa carte bleue et d'avoir dépensé 550 euros sur des sites de paris en ligne. "Ce n'est pas acceptable", a dénoncé son avocat. "Et cette chose est rendue possible parce que les policiers savent qu'il n'existe pas de contre-pouvoir, qu'ils ne sont pas réellement contrôlés."
La jeune femme a eu le réflexe de prendre des photos d'elle juste après sa garde à vue, attestant selon elle des violences commises par les policiers.
Audience reportée
"On est à un tournant", a estimé maître Slim Ben Achour. "La population se dit que ça ne peut plus durer comme cela et je crois que les juges se posent des questions, se posent la question de la légalité et de la légitimité des interventions policières."
Début novembre, l'étudiante devait être jugée devant le tribunal correctionnel de Paris pour les violences envers les policiers et les pompiers dont elle est accusée. Mais la juge, voyant les photos de la jeune femme, a décidé de reporter l'audience et de traiter simultanément les deux affaires, celle où elle est accusée et celle où elle est victime, ce sera le 3 juin.