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"Pas de haine, mais pas de pardon" : les papas de Marie et Mathias ont témoigné au procès du 13 novembre
Maurice Lausch et Jean-François Dymarski, les papas de Marie et Mathias, le couple de jeunes Messins morts au Bataclan, ont témoigné, ce lundi, au procès des attentats du 13 novembre 2015. Un hommage à leurs enfants, et un message pour les terroristes : "Vous ne nous avez pas divisés."

Depuis plusieurs semaines maintenant, les survivants et les familles endeuillées des attentats du 13 novembre 2015 défilent à la barre du palais de justice de Paris , pour témoigner. Et pour cette hutième semaine de procès qui a débuté, les papas des Messins Marie et Mathias, Maurice Lausch et Jean-François Dymarski, ont pris la parole à leur tour, ensemble, avec leurs épouses à leurs côtés. Leur témoignage aura duré trois quarts d'heure, devant le portrait de leurs enfants, photo qui a fait le tour du monde, et pour laquelle ils ont été surnommés "les amoureux du Bataclan".
Marie, "solaire, dynamique, toujours joyeuse", selon les mots de son papa. "Mathias, sa première passion, c'était Marie", témoigne Jean-François. Ils s'étaient rencontrés en terminale, et venaient tout juste de s'installer à Paris, où ils avaient chacun un travail, et plein de projets, celui notamment de partir aux Etats-Unis.
Maurice a vu sa fille pour la dernière fois la veille, le 12 novembre, à l'occasion d'une pièce de théâtre. La terrible nouvelle tombe par SMS, un message d'un cousin de Marie : "Marie et Mathias sont au Bataclan, je n'ai pas de nouvelles"- les deux papas ignoraient que leurs enfants se rendaient à un concert ce soir-là. Ils décident de se rendre à Paris à 23h, le soir même.
Jean-François Dymarski explique le capharnaüm dans les hôpitaux, "à montrer des photos pour savoir s'ils étaient en opération, en soins intensifs ou décédés". Maurice Lausch décrit l'horreur à l'institut médico-légal, où ils ont dû attendre, puis repartir, puis retourner puisque les corps étaient bien là depuis 8h du matin, derrière une vitre, "deux enfants, 22 et 23 ans, unis ensemble dans un linceul blanc".
"On a dû attendre dix jours pour les embrasser dans un cercueil". Les deux papas insistent sur l'importance de l'association Marie & Mathias, leur bouée de sauvetage, celle des amis du couple qui ont organisé les obsèques, "on en était incapables".
Jean-François Dymarski pointe également des dysfonctionnements en amont des attentats : "Pourquoi avoir sécurisé à outrances les Champs-Elysées et pas un seul escadron devant le Bataclan? Pourquoi on a dit au GIGN que ce n'était pas leur secteur? Ca aurait pu peut-être éviter à certains jeunes de décéder."
Pour terminer, les deux pères endeuillés s'adressent aux accusés : "Vous ne nous avez pas divisés. Vous avez agrandi notre famille. Pas de haine, mais pas de pardon." "Marie est née le jour de l'automne, conclut Maurice Lausch. Aujourd'hui c'est l'hiver. Et sachez que dans notre région de l'Est, il est très dur."
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