- Accueil
- Infos
- Faits divers - Justice
- Pass vaccinal : des députés s'inquiètent du climat de violence, alors que le débat commence à l'Assemblée
Pass vaccinal : des députés s'inquiètent du climat de violence, alors que le débat commence à l'Assemblée
Alors que l'Assemblée nationale examine depuis mercredi le pass vaccinal, des députés s'inquiètent du climat de violence persistant depuis le début de la crise sanitaire.

Les policiers et gendarmes devront désormais systématiquement intégrer les domiciles et permanences des députés et sénateurs dans leurs patrouilles. C'est l'une des directives établies par le ministre de l'Intérieur dans un télégramme adressé aux préfets ce mercredi 29 décembre. Au cœur des inquiétudes de Gérald Darmanin, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, qui doit être débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Ce débat pourrait être "susceptible de susciter des menaces voire des passages à l'acte contre les élus", alerte Gérald Darmanin.
Surveillance renforcée devant les domiciles et permanences d'élus
"Chaque fait sera systématiquement signalé au procureur de la République par les forces de police et de gendarmerie", affirme Gérald Darmanin. Les élus pourront par ailleurs déposer leur plainte "en mairie ou en tout autre lieu à leur convenance, lorsque les enquêteurs disposent des équipements le permettant".
"Aucune action d'intimidation, et a fortiori aucune violence, à l'égard des élus n'est tolérable", Gérald Darmanin
Pour vérifier si ces plaintes sont "bien suivies de recherches", le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a annoncé jeudi sur RTL qu'il s'entretiendra dès janvier avec le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
Les députés de la majorité particulièrement visés
Dernière agression d'élu en date, le garage personnel du député En Marche Pascal Bois a été endommagé par un incendie mercredi soir à Chambly, dans l'Oise. Sa voiture a été en partie calcinée. L'élu, qui a porté plainte, assure que le feu a été déclenché par un "pneu enflammé qui a été jeté". Un mur d'enceinte de son domicile a été par ailleurs recouvert d'inscriptions "Votez non"et "Ça va péter". Le procureur de Senlis a confirmé la "présence de tags pouvant laisser penser à une motivation liée à une hostilité au passe vaccinale".
Les députés de la majorité semblent être les cibles privilégiées de ces menaces et insultes depuis cet été. "Vous avez tous reçu des mails ou des lettres de menace", alertait ce jeudi présidente de la commission parlementaire, Yaël Braun-Pivet.
Ces menaces n'ont pas place dans notre République
Avant de lancer l'audition du ministre de la Santé, Olivier Véran, la cadre de la majorité a tenir à partager des extraits de ces courriers malveillants : "Si vous ne votez pas non au texte, toute la France se souviendra de l'Assemblée nationale comme d'un gigantesque bain de sang où giseront les corps qui pensaient nous gouverner".
La situation n'est pas nouvelle. Des courriers faisant référence au meurtre d'un député britannique ont été envoyés en octobre aux députés LREM du Cher Loïc Kervran et du Rhône Thomas Rudigoz.
Plusieurs députés diffusent désormais sur Twitter les courriels menaçants qu'ils reçoivent. C'est le cas notamment de la députée de l'Hérault Patricia Mirallès. En l'espace d'une semaine fin octobre, elle a reçu deux lettres de menaces et les mots sont glaçants : "Je vais venir chez toi, je vais t'égorger comme un lapin".
En novembre, face à la recrudescence des menaces de mort à l'encontre des députés, l'Assemblée nationale avait nommée une référente pour "recueillir les signalements" et "conseiller" les élus dans leurs démarches éventuelles.
Le pass vaccinal risque de crisper les tensions
Plusieurs députés redoutent une recrudescence de ces menaces dans les prochains jours, lors du débat parlementaire sur le pass vaccinal . Ce nouveau QR risque d'attirer la colère des antivax et antipass car il prévoit d'interdire aux personnes non vaccinées l'accès à certains lieux, comme les restaurants, bars et cinéma.
La démocratie est plus forte que les semeurs de haine
Les débats parlementaires s'annoncent d'ores et déjà houleux et des députés redoutent qu'en dehors de l'hémicycle la contestation prenne une forme encore plus virulente. Mais les députés menacés sont unanimes, cela ne les empêchera pas de voter. "Aucune menace n'est et sera de nature à m'empêcher de faire mon travail", affirme ainsi le député LREM du Doubs Denis Sommer, menacé de mort cette semaine .
Des menaces et agressions en hausse
Au-delà de l'actualité parlementaire, cela fait déjà plusieurs mois que des élus alertent sur le climat de violence. Le ministère de l'Intérieur a recensé 1.255 atteintes aux élus entre le 1er janvier et le 24 octobre, dont 1.127 hors périmètre de la préfecture de police de Paris - un nombre en hausse de 3% par rapport à la même période en 2020.
Ces faits regroupent les agressions physiques, menaces, injures, outrages et dégradations de biens. Ils visent des membres du gouvernement, des sénateurs, des députés, mais aussi des élus locaux. Et ils semblent se multiplier depuis l'instauration, cet été, du pass sanitaire : 154 faits ont été relevés en juin et 191 en juillet. Selon le ministère, 32% des faits recensés au mois d'août sont en lien direct avec la contestation des mesures sanitaires.
En région Île-de-France, la majorité de ces infractions ont été commises à Paris, "qui abrite le siège des assemblées et ministères", précise le ministère de l'Intérieur. Sur un an, le nombre d'élus victimes a d'ailleurs augmenté de 5% dans la capitale.
Ma France : s'adapter au coût de la vie
Vous constatez l'augmentation constante des prix et la diminution de votre pouvoir d'achat ? Vous avez trouvé des astuces, des bons plans, vous avez changé certaines de vos habitudes pour vous adapter à l'inflation ? Réparation, covoiturage, location, échanges de services... France Bleu, en partenariat avec Make.org , vous invite à partager vos idées originales et solutions concrètes du quotidien, et à donner votre avis sur celles d'autres citoyens. Trouvons ensemble les moyens de faire face à la vie chère !