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Pédophilie dans l'Eglise : le procès d'un prêtre du Loiret et d'un évêque d'Orléans
Ancien curé de Lorris et aumônier des scouts d'Europe dans le Loiret, l'abbé Pierre de Castelet est jugé ce mardi pour des agressions sexuelles en juillet 1993 à Arthez-d'Asson dans les Pyrénées-Atlantiques. L'ancien évêque d'Orléans, André Fort, comparaît pour n'avoir pas dénoncé ces agressions.

Sept ans après avoir écrit à l'évêque d'Orléans, Jacques Blaquart, pour lui confier les agressions sexuelles dont il disait avoir été victime de la part de l'ancien aumônier de son camp de jeunes en juillet 1993 à Arthez-d'Asson dans les Pyrénées-Atlantiques, Olivier Savignac viendra témoigner, devant le tribunal correctionnel d'Orléans, ce mardi 30 octobre, dans l'après-midi.
Aux côtés de deux autres victimes, qui se sont constituées partie civile, il espère obtenir de la part des deux prévenus "la reconnaissance de leur responsabilité". Trois autres victimes, entendues lors de l'instruction et citées au procès, n'ont pas souhaité porter plainte.
Les deux prévenus, ce sont Pierre De Coye De Castelet, l'ancien curé de Lorris et ancien aumônier des scouts d'Europe à Orléans, renvoyé devant la justice pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité (il encourt à ce titre dix ans d'emprisonnement et 25.000 euros d'amende), et André Fort, évêque d'Orléans de 2002 à 2010, qui, lui, est poursuivi pour non-dénonciation d'agression sexuelle, un délit passible de trois ans de prison.
Des "visites médicales" sous la tente
L'abbé de Castelet est mis en examen depuis novembre 2012, pour des faits qui se seraient déroulés en juillet 1993 lors d'un camp d'été du Mouvement Eucharistique des Jeunes, à Arthez-d'Asson dans les Pyrénées-Atlantiques. Alors aumônier du mouvement, exerçant déjà dans le diocèse d'Orléans, il dirigeait ce camp d'été et, selon les victimes, aurait imposé à une dizaine de jeunes garçons, âgés de 11 à 13 ans, ce qu'il appelait des "visites médicales", sous sa tente, au cours desquelles les enfants devaient se dévêtir et se laisser caresser.
Alerté par une animatrice, un responsable du Mouvement Eucharistique des Jeunes était venu sur place cet été-là, et l'aumônier, âgé alors de 45 ans, avait été envoyé dans un autre camp.
C'est 18 ans plus tard, en décembre 2011, qu'Olivier Savignac, victime de ces gestes alors qu'il avait 13 ans avait écrit à l'évêque d'Orléans, Jacques Blaquart. Non pas pour révéler les faits au diocèse d'Orléans, puisqu'il l'avait déjà fait en 2010 en rencontrant l'évêque de l'époque, André Fort, mais pour s'étonner que son agresseur présumé soit encore en contact avec des jeunes, malgré l'assurance qui lui avait été donnée que le nécessaire serait fait.
Aussitôt informé Jacques Blaquart avait révélé l'affaire et transmis la plainte au procureur de la République d'Orléans, qui ouvrait une enquête préliminaire en janvier 2012.
Une "erreur d'appréciation" d'André Fort selon son avocat
Si André Fort, l'ancien évêque d'Orléans, est lui aussi renvoyé devant le tribunal correctionnel d'Orléans, c'est parce qu'il est soupçonné d'avoir commis un délit : celui de n'avoir pas dénoncé ces agressions sexuelles dont il avait eu connaissance par la voix d'Olivier Savignac, venu lui exposer les faits en septembre 2010.
Celui-ci était venu le rencontrer, l'évêque d'alors avait promis d'agir, il avait adressé l'abbé De Castelet à un psychiatre, mais il n'avait pas saisi le procureur. Aux yeux de la loi, c'est un délit. Selon l'avocat d'André Fort, celui-ci a certes commis une "erreur d'appréciation, estimant qu'Olivier Savignac n'attendait pas cela de sa part". Mais il n'aurait pas souhaité soustraire l'abbé De Castelet à la justice.
Le deuxième haut dignitaire de l'Eglise jugé pour non dénonciation
André Fort est seulement le deuxième haut dignitaire de l'Eglise Catholique à comparaître pour ces faits de non dénonciation de viol ou d'agression sexuelle. En 2001, Monseigneur Pican, alors évêque de Bayeux-Lisieux avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour n'avoir pas dénoncé les agissements de l'un des prêtres de son diocèse, le père Bissey, jugé lui pour plusieurs viols.
Dans les mois qui viennent, a priori en janvier prochain, c'est le cardinal Philippe Barbarin, l'archevêque de Lyon devrait à son tour être jugé pour ces faits, en même temps que cinq autres responsables de l'Eglise, dans l'affaire du père Preynat.
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