Pédophilie dans l'Eglise : une victime aveyronnaise au Vatican pour préparer le sommet de crise
Olivier Savignac fait partie de l'association "Notre parole aussi libérée". Il s'est rendu à Rome pour préparer la réunion de crise organisée au Vatican à partir du jeudi 21 février. Cet habitant de Rodez a été en 1993 victime d'abus sexuels de la part d'un prêtre condamné l'an dernier.

Le sommet de crise au Vatican se déroule du 21 au 24 février. Le pape François reçoit tous les présidents des conférences épiscopales dans le monde ainsi que des victimes d'abus sexuels au sein de l'Église. Ce mercredi s'est tenue une réunion de préparation pour le sommet à laquelle a participé Olivier Savignac puisqu'il fait partie de l'association de victimes Notre parole aussi libérée.
Une victime face aux évêques au Vatican
Selon Olivier Savignac, originaire de Montbazens (Aveyron), le sommet est un moment historique : "_On attend concrètement une feuille de route de la part du Vatican, des axes concrets de travail_. C'est-à-dire qu'il en ressorte une ligne claire et précise de la part de l'Église, qu'elle mette en oeuvre la tolérance zéro donc la transparence totale et s'occupe de chaque cas d'abuseur, d'agresseur. Et les condamne canoniquement."
Olivier Savignac est un Aveyronnais installé à Rodez qui a été victime d'agression sexuelle en 1993 alors qu'il était dans un camp de vacances dans le Béarn à Arthez-d'Asson. Les faits ont été commis par un prêtre du Loiret, l'abbé Pierre de Castelet qui a été condamné en 2018 à trois ans de prison ferme.
Olivier Savignac témoigne au Vatican
Un appel au Pape François
Les attentes sont fortes aussi du côté de l'Église puisque l'organisation du sommet a été annoncée en septembre 2018. Le vicaire général du diocèse de Toulouse, Hervé Gaignard, espère un soutien du Pape : "Ce qui est attendu, c'est une parole forte du pape François qui permette de croire que les jeunes qui sont en contact avec des clercs de l'Église puissent se sentir en toute confiance et qu'il y ait des paroles très claires sur le fait qu'il est absolument intolérable et inconcevable qu'on puisse laisser des clercs commettre de tels actes." Selon Hervé Gaignard, la cellule d'écoute mise en place au diocèse de Toulouse depuis deux ans aurait reçu une dizaine de fidèles se déclarant victimes d'agressions sexuelles.
Sortir de la culture du secret
Lors de ce sommet historique au Vatican, des victimes de prêtres pédophiles vont témoigner devant les 115 responsables religieux du monde entier convoqués pour lutter contre les abus sexuels. Cela suffira-t-il à sortir l'Eglise de la culture du secret et du déni ?
Pas sûr si l'on en croit Jean-Pierre Denis, le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire "La Vie", invité de France Bleu Occitanie.
Hervé Gaignard vicaire général du diocèse de Toulouse demande de l'aide au pape François