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Perpignan, dix ans après les émeutes

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Il y a 10 ans, la ville de Perpignan s'embrasait sur fond de tensions communautaires entre maghrébins et gitans. Dix ans après, rien n'a vraiment changé : les deux communautés vivent côte-à-côte, mais toujours pas ensemble.

De véritables scènes de guérilla urbaine à Perpignan en 2005
De véritables scènes de guérilla urbaine à Perpignan en 2005 © Maxppp

Il y a 10 ans, la ville de Perpignan était le théâtre de violentes émeutes. Les meurtres de deux Maghrébins (qui n'avaient pourtant rien à voir entre eux) les 22 et 29 mai 2005 réveillaient de vieilles tensions et rivalités entre communautés maghrébine et gitane.

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Le soir du 29 mai 2005, la ville s'embrasait . Bilan : des dizaines de voitures brûlées et de magasins saccagés rue Foch à Perpignan et de nombreuses arrestations.

Le calme apparent

Place Cassanyes et place du Puig dans le quartier Saint-Jacques, personne n'a oublié cet épisode de tension où les CRS barraient le passage entre les deux places pour éviter les affrontements  entre gitans et maghrébins.

"Tout est calme, tout se passe bien."

"Nous, on a été marqués, choqués. On avait de bonnes relations et on n'était pas prêts à gérer tout ça. Depuis, des groupes se sont constitués avec des gitans et des maghrébins. Et dès qu'il y a le moindre problème, ils arrivent à canaliser tout ça , à aller voir les uns et les autres. Et tout se passe bien" explique Patrick Caragol, habitant gitan du quartier Saint-Jacques.**

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Une version peut-être un peu trop rose dans l'un des quartiers les plus pauvres de France, quasiment aussi dégradé qu'il y a dix ans. Quand on pousse un peu la conversation, hors micro, certains admettent qu'en cas de problème, la situation pourrait à nouveau dégénérer.

L'entente cordiale peut virer au glacial**

On s'agace aussi parfois côté maghrébin de croiser dans la rue l'un des meurtriers de Mohamed Bey Bachir, lynché à mort le 22 mai 2005 par un groupe de Gitans. L'homme est depuis sorti de prison.

Entre les deux communautés, l'entente cordiale peut vite virer au glacial. En fait, c'est simple, comme le glisse un habitant :

"On vit côte à côte mais on ne vit pas ensemble. Ça, ça n'a pas changé."

Toujours de l'émotion rue Foch

C'est la rue Foch en plein centre-ville de Perpignan qui avait été la plus touchée par les scènes de guérilla urbaine .

Laurent Schlouch a toutes les image en tête. Sa boutique de photographe est une des plus anciennes de la rue Foch. Impossible d'oublier : "Un choc quoi, on avait l'impression d'être dans une guerre  : toutes les voitures brûlées, le macadam noirci, certaines boutiques aux vitrines cassées... Horrible !" , raconte le photographe.**

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"Ça a été un traumatisme énorme."

La boulangerie de Christian Trognon a été ravagée elle aussi il y a 10 ans. Une cicatrice pour le patron et pour son épouse. "Ils ont tout dévasté. Du pillage complet. Ça a été un traumatisme énorme. Ma femme ne s'en est pas remise. Il y a des patrouilles qui passent, un commissariat de quartier à Saint-Mathieu... Il y*** a quand même beaucoup de choses de faites. C'est dommage que cette mauvaise image continue de nous coller aux basques"* , regrette-t-il.* *

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A lire aussi : > Retour sur les émeutes de 2005 à Perpignan

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