Piéton percuté par un tramway à Grenoble : la garde à vue du conducteur prolongée
La garde à vue du conducteur de tramway qui a percuté un piéton lundi à Grenoble vient d'être prolongée ce mardi soir. Il doit être déféré mercredi en vue de l'ouverture d'une information judiciaire. Les jours du piéton, âgé de 28 ans, sont toujours menacés.
Une information judiciaire va être ouverte suite à l'accident entre piéton et un tramway avenue des Martyrs à Grenoble lundi 26 avril. Le conducteur du tramway, testé positif au cannabis, n'aurait pas vu le piéton qui traversait en courant devant lui, l'homme de 28 ans se trouve toujours dans un état grave.
La garde à vue du conducteur a été prolongée mardi soir avant son déferrement ce mercredi. L'information judiciaire sera ouverte pour "blessures involontaires ayant entraîné une ITT n'excédant pas trois mois par manquement délibéré d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement" précise le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant.
Cet accident préoccupe la Sémitag, la société de transports grenoblois car chaque conducteur suit régulièrement des formations où il est question des "risques que les salariés font courir aux usagers et qu'ils encourent eux-mêmes s'ils consomment ces substances" explique Philippe Chervy, le directeur général. Ces formations sont obligatoires au recrutement puis tous les trois ou quatre ans.
"Aucune alerte" à la visite médicale
À cela s'ajoutent des visites médicales plus fréquentes pour les conducteurs. "En l'occurrence notre salarié était tout à fait apte d'un point médecine du travail, on n'avait aucune alerte de ce point de vue" souligne le directeur général en précisant que le conducteur était également à jour dans ses formations. Il s'agit par ailleurs d'un conducteur expérimenté, avec "près de 20 ans d'ancienneté dans l'entreprise."
Philippe Chervy attend maintenant des résultats d'analyses sanguines qui doivent dire avec certitude si cet homme avait consommé ou non du cannabis. Il y a une dizaine d'années, le test salivaire d'un conducteur était revenu positif au cannabis, ce que les analyses plus poussées avaient finalement infirmé.
Une enquête technique menée par la Sémitag
La Sémitag mène de son côté toute une enquête technique pour "prélever les enregistreurs de vitesse sur nos rames, les analyser et faire un rapport à l'autorité de tutelle", le STRMTG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) qui contrôle les transports guidés dans tout le pays. "On monte le dossier, on le transmet au service de l'Etat, qui l'analyse et nous pose des questions supplémentaires s'il y en a."
Si cela s'avère nécessaire, ce service donne des indications pour améliorer la sécurité du site. Selon le directeur général de la Sémitag, la zone où a eu lieu le choc, une ligne droite avec un passage protégé pour les piétons, n'est pas réputée dangereuse.