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Piqûres en soirée : 15 plaintes à Rennes, prises "au sérieux" par le procureur de la République
Quinze plaintes ou signalements ont été effectués à Rennes, pour des piqûres suspectes lors de soirées. Le procureur de la République fait le point sur ce phénomène. "Les victimes n'ont jamais observé de tentative d'agression sexuelle ou de tentative de vol", assure Philippe Astruc,

Les signalements de cas de piqûres suspectes, lors de soirées, se multiplient ces derniers jours en France et en Bretagne : 25 à Lanester, dans le Morbihan, au moins trois à Saint-Malo, et quinze dossiers en cours par exemple au parquet de Rennes. Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, dans un entretien accordé à France Bleu Armorique, confirme ne pas avoir "d'explications tout à fait étayées", sur le phénomène, mais assure prendre ces affaires très au sérieux.
Aujourd'hui, où en est-on sur ce phénomène de piqûres dans l'agglomération rennaise ?
À ce jour, depuis le 10 décembre, nous avons répertorié quinze plaintes ou signalements de la part de victimes qui nous disent être allées dans des établissements de nuit, cela peut être des boîtes de nuit, des bars de nuit ou à un concert. Elles expliquent qu'elles ont constaté ou ressenti à un moment donné avoir été l'objet d'une piqûre. C'est une quinzaine de faits qui, évidemment, attirent notre attention et toute notre vigilance.
Ces piqûres sont-elles suivies de tentatives d'agression ?
Ce qui me paraît important de dire et je parle uniquement pour les procédures qui sont à Rennes, c'est que cela se passe en divers lieux. Les victimes n'ont jamais observé de tentative d'agression sexuelle ou de tentative de vol, ce qui voudrait dire que quelqu'un aurait peut être essayé d'injecter un produit à la victime pour amoindrir sa vigilance et profiter de cette situation pour commettre des méfaits. Ce n'est pas ce que l'on observe. D'ailleurs, les victimes, pour l'essentiel, ne parlent pas de personnes suspectes autour d'elles au moment des faits.
Je n'ai pas d'explications tout à fait étayées sur ce phénomène. Je constate qu'il y a ce problème, je pense que les responsables des établissements de nuit sont évidemment sur une posture de vigilance, comme nous-même. Dans les enquêtes que l'on a pu mener, quand on a pu faire des analyses biologiques, y compris assez vite après que les victimes aient ressenti les piqûres, on n'a jamais trouvé trace de produit suspect de type GHB, etc. Est-ce que ce sont des personnes qui pour un motif ou un autre, avec une aiguille de type matériel de couture, s'amusent de manière extrêmement déplorable ? Est-ce qu'il y a véritablement des gens qui essayent d'injecter des produits ?
Aujourd'hui, ce phénomène existe mais sans que l'on n'arrive à l'expliquer totalement. On est sur une posture de vigilance. On regarde ça très attentivement, je suis de manière détaillée l'ensemble des enquêtes pour essayer de mieux comprendre ce qu'il se passe. J'invite vos auditeurs à ne pas céder à la psychose ou à la panique, puisqu'on n'a pas constaté d'injection de produits nocifs, ni d'agressions par la suite.
Dans les témoignages de ces quinze personnes, certaines font-elles état de malaise, de sensation de vertige?
Finalement, pas tant que ça. On a peu de procédures dans lesquelles les victimes nous disent être, à la suite de cette sensation de piqûres, dans un état qui aurait été modifié de manière significative. Il y a pu y avoir des sensations de malaise mais c'est toujours un petit peu difficile pour nous d'être certain de l'étiologie du malaise. Est-ce que c'est quelqu'un qui fait un malaise pour une autre cause, comme une consommation d'alcool ou de produits illicites? Cela complexifie un peu les enquêtes puisqu'on est souvent dans des soirées où il peut se consommer un certain nombre de produits. Donc on prend au sérieux ces plaintes, on essaie de surtout rassurer les victimes pour leur dire que leur santé n'a pas été altérée, ça, c'est l'essentiel, et puis on continue à suivre avec beaucoup d'attention ce phénomène. Je le redis, j'appelle à ce qu'il n'y ait pas de psychose qui se développe sur ce sujet. Il y aura une communication transparente de ma part : si je constate qu'effectivement il y a des victimes qui ont subi des injections de produits nocifs, j'en ferai part pour informer la population.
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