Polanski aux César : "séparer l'homme de l'artiste est une ineptie totale"
La journaliste Mié Kohiyama, présidente de l'association "Moi aussi amnésie" (en référence à #Meetoo) a écrit à ceux qui votent aux César pour qu'ils ne donnent pas une voix à Roman Polanski, nommé à douze reprises lors de la cérémonie prévue ce vendredi soir à la salle Pleyel à Paris
Le cinéma français est au bord de l'implosion. La 45e cérémonie des César vendredi soir risque d'être extrêmement tendue. Toute l'académie, contestée par son absence de renouvellement et son "entre-soi", a démissionné il y a deux semaines.
Une tribune dénonçant la sous-représentation des acteurs d'origine ultra-marine ou asiatique a été publiée dans la semaine. Et surtout, le fait que Roman Polanski soit nommé à douze reprises dans la soirée pour son film "J'accuse" est vécu comme une provocation par de nombreux défenseurs de la cause des femmes, au moment ou la parole commence à se libérer dans le milieu du cinéma.
Parmi les associations qui montent au créneau, "Moi aussi amnésie" qui regroupe des personnes victimes d'abus sexuels dans leurs enfance et dont le cerveau en a effacé le souvenir pendant de longues années, avant de réapparaître brutalement à l'âge adulte. Médicalement, ce phénomène porte le nom d'amnésie traumatique. La journaliste Mié Kohiyama, installée à Lyon après avoir travaillé à Grenoble préside cette association.
"Roman Polanski a clairement instrumentalisé l'affaire Dreyfus pour se réhabiliter et tenter de se faire passer pour une victime." - Mié Kohiyama, journaliste
Mie Kohiyama préside l'association Moi aussi amnesie
Elle appelle les "votants" aux César à ne pas accorder la moindre voix à Roman Polanski. "séparer l'homme de l'artiste est une ineptie totale qui a justifié les complicité et les dénis en tous genre [...] Par ailleurs Roman Polanski a clairement instrumentalisé l'affaire Dreyfus pour se réhabiliter et tenter de se faire passer pour une victime."