Police scientifique : les expertes d’Auxerre
La police technique et scientifique est devenue presque indispensable à l'aboutissement d'une enquête. Dans l’Yonne, la police nationale s'appuie sur six «expertes ».

Non, la Police Technique et scientifique (PTS) n'est pas uniquement dédiée aux affaires les plus spectaculaires de braquage et d'homicide. Dans l’Yonne, elle intervient même majoritairement sur des affaires de délinquance de masse. La PTS est par exemple entrée en action dans six cambriolages sur dix depuis le début de l'année et sur huit voitures volées retrouvées sur dix, pour tenter d'identifier les malfaiteurs.
Un travail décisif pour l'enquête
Ce travail est souvent décisif dans l'aboutissement de l'enquête: « On fait intervenir la police technique et scientifique » explique le commandant Denis Rossew, chef de la sûreté urbaine à Auxerre « dans tout ce qui est cambriolage, vols de voitures, ou dégradations de véhicules, dés l’instant que des traces peuvent apparaître. On relève deux sortes de traces », poursuit le policier, «papillaires (les traces de mains) ou génétiques (traces ADN). Ça représente 60% du travail des enquêteurs. ».

Les policiers qui interviennent en premier sur place jouent le rôle de sentinelle. Ils ont des notions de base et savent si oui ou non, il faut faire appel à la PTS.
Denis Rossew, chef de la sûreté urbaine à Auxerre sur l'importance de la PTS dans la lutte contre la délinquance de masse
Six expertes pour la police dans l'Yonne
Dans l’Yonne, la police compte six de ces agents, toutes des femmes. Quatre sont rattachées au commissariat d’Auxerre et deux au commissariat de Sens. Leur quotidien "d'expertes", n’est pas vraiment conforme à l’image spectaculaire que renvoie la télévision ou le cinéma."C’est un métier exigeant", explique Nathalie Carry, responsable adjointe de la Police technique et scientifique au commissariat d'Auxerre, "il y a des astreintes de sept jours. On peut alors tout à fait travailler le jour et être appelée plusieurs fois dans la nuit.»
Fixer les lieux et relever les traces
Quelque soit l’heure à laquelle, un agent intervient, il doit à chaque fois faire preuve de la même rigueur dans la procédure. "Dés que nous sommes appelées sur une scène d’infraction", précise Nathalie, nous devons fixer les lieux, _c'est-à-dire prendre des photos_. Puis faire notre charge de traces, tout en interrogeant la victime sur ce qui a pu être bougé ou non. Ça peut prendre parfois quatre ou cinq heures. »
Le portrait d'une "experte" (Nathalie Carry)
Ces éléments recueillis permettent de situer un individu sur les lieux d’un cambriolage. Ou le suspect est déjà fiché et il sera interpellé ou il ne l’est pas et la trace sera enregistrée dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) ou des empreintes digitales (FAED).

Ce travail de la police scientifique permet souvent de confondre l’auteur d’une infraction. C’est la principale source de motivation pour Nathalie Carry qui fait ce métier depuis huit ans : « participer à ma petite échelle et pouvoir avec les enquêteurs résoudre quelque chose. C’est mon moteur. »