Poulailler de Bressolles (Allier) : le tribunal administratif suspend partiellement l'exploitation
C'est une première victoire pour les défenseurs de la cause animale et environnementale. Lors d'une audience la semaine dernière, le Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand a suspendu partiellement le projet de poulailler intensif de Bressolles (Allier). L'éleveur a quinze jours pour faire appel.

C'est un coup d'arrêt net à ce projet industriel. Le poulailler construit par un éleveur de la commune de Bressolles dans l'Allier, devait permettre d'élever industriellement environ 160 000 poulets et 12 000 dindes par an. Mais, le jeune éleveur Robin Martin ne pourra pas mener son projet à terme pour le moment. Les associations L214 et Bressolles Bien Vivre, associées pour lutte contre ce type de projet, ont obtenu gain de cause. Mardi 18 décembre, le juge des référés a décidé de suspendre en urgence l'exploitation de cet élevage, en raison de la proximité des zones protégées.
Une première victoire contre l'élevage intensif
C'est une première victoire, un ouf de soulagement" estime l'avocat des associations Me Jean-Christophe Ménard. Il rappelle que l'élevage est situé dans une zone sensible, protégée Natura 2000. "Cet élevage aurait dû faire l'objet d'une évaluation environnementale, d'une étude d'impact et d'une enquête publique. Ça n'a pas été le cas" Ces arguments ont convaincu le juge administratif qui a décidé de suspendre en urgence l'exploitation de cet élevage.
Dans un communiqué, l'association L214 a salué cette décision du Tribunal Administratif. « Le modèle d'élevage français largement basé sur une production de masse, avec des animaux confinés qui n'ont jamais accès à l'extérieur, est un modèle dépassé. S'opposer au développement d'élevages intensifs relève de l'intérêt général. C'est un choix de société, il ne s'agit pas de montrer du doigt un exploitant en particulier » indique Sébastien Arsac, cofondateur de l'association.
L'éleveur a quinze jours pour faire appel
L'éleveur a 15 jours pour faire appel auprès du Conseil d'Etat de cette décision. Contacté, il n'a pas souhaité répondre à nos questions. La décision finale permettra de suspendre définitivement le projet lors d'une audience qui ne devrait se tenir d'ici un an à un an et demi.
En attendant, l'association L214 ne veut pas s'arrêter là. Elle demande au président de la République, Emmanuel Macron, un engagement pour réduire d'au moins 25 % d'ici 2025 le nombre d'animaux tués dans les abattoirs français. Leur pétition, mise en ligne le mercredi 19 décembre, a déjà rassemblé plus de 25 000 signatures.