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Près de 9.000 étudiants en médecine contraints de repasser deux épreuves
Près de 9.000 étudiants de sixième année de médecine se voient contraints de repasser, ce jeudi, deux épreuves d'internat. Cette consigne fait suite à diverses erreurs et dysfonctionnements qui provoquent la colère et l'indignation des élèves.

Les étudiants ne décolèrent pas. Ce jeudi, 8.900 candidats sont contraints de repasser deux épreuves d'internat. Le motif ? Les sujets étaient trop similaires à ceux de l'année précédente, pouvant favoriser les redoublants.
"Incident technique" et problème de confidentialité
Lundi, ils étaient près de 9.000 étudiants à passer les épreuves classantes nationales (ECN) avant d'apprendre deux jours plus tard qu'ils devaient finalement repasser l'épreuve ce jeudi. Et comme une mauvais nouvelle n'arrive jamais seule, le ministère de la Recherche et l'enseignement supérieur a indiqué que l'épreuve d'analyse de dossiers cliniques qui était prévue le mercredi était elle aussi reprogrammée ce jeudi après midi.
Le ministère s'est justifié en précisant que le premier report avait été décidé car une des épreuves était "très similaire" à un sujet de 2016, ce qui avantageait les redoublants. Le report de l'épreuve d'analyse de dossiers cliniques, quant à lui, est lié "à une nouvelle difficulté concernant la confidentialité d'un des dossiers, dont certains étudiants redoublants étaient susceptibles d'avoir connaissance" et à "un incident technique" dans un des centres d'examen.
Un "calvaire pour les étudiants"
L'ajout d'une journée entière d'épreuve "est un calvaire pour les candidats" selon Antoine Oudin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France, interviewé par l'AFP. "Cela fait trois ans qu'ils s'y préparent en mettant parfois leur santé en danger", a-t-il souligné. "Hier soir, ils étaient détruits par l'annonce du nouveau report".
"On se sent trahi par nos propres pairs qui ne sont pas capables d'assurer" le déroulé du concours, a déploré Antoine Oudin. Il appelle d'ailleurs à revoir "le fonctionnement du conseil scientifique", qui organise l'examen.
Dans un mail adressé à l'AFP, une étudiante s'est plainte d'un "scandale". Elle souligne le contexte de "canicule avec des salles d'examens dépassant le plus souvent les 30 degrés dans de nombreuses villes de France". En plus d'être un "examen extrêmement stressant", une autre candidate rappelle que des incidents similaires s'étaient déjà produits les années précédentes.
Des examens décisifs pour leur carrière
Pour les étudiants en médecine, les ECN sont le deuxième obstacle à franchir après la première année, extrêmement sélective. En effet, le rang obtenu à ces épreuves détermine leur spécialité, leur lieu de formation et a donc un impact fondamental sur leur carrière.
"L'organisation d'un examen mettant en balance plusieurs années de travail acharné, et l'avenir pour les quarante prochaines années de milliers d'étudiants en médecine nécessite au minimum la place d'un système efficace et contrôlé", a aussi déploré le principal syndicat d'internes en médecine (ISNI).
Etant "conscients que ces problèmes à répétition ne sont pas acceptables pour les étudiants", le ministère de l'Enseignement supérieur indique avoir convoqué, avec le ministère de la Santé, "un comité de suivi extraordinaire qui se réunira le 27 juin" . Une "enquête de l'inspection générale" a également été demandée.