Prison de Dijon : comment se passe le confinement à la maison d'arrêt ?
Comme le reste des Côte-d'Oriens, les détenus de la maison d'arrêt de Dijon sous soumis au confinement en ce moment. Un certain nombre d'activités sont suspendues mais les parloirs sont maintenus. Pauline Rossignol, la directrice de la maison d'arrêt fait le point sur les mesures sanitaires.
Comment se passe le confinement à la maison d'arrêt de Dijon, un lieu déjà très fermé sur lui-même ? Comme le reste de la population en Côte-d'Or, les détenus sont soumis à de nouvelles mesures explique Pauline Rossignol, la directrice de la prison.
Maintien des parloirs
Il n'y a actuellement aucun cas de coronavirus parmi les quelques 200 détenus de la maison d'arrêt de Dijon. Quatre surveillants pénitentiaires sont contaminés et l'ensemble de la prison est soumise à de nouvelles règles depuis le début de ce nouveau confinement. En plus des mesures de désinfection, un certain nombre d'activités sont suspendues : le sport en intérieur, les activités socio-culturelles, et les regroupements de détenus sont interdits. En revanche, contrairement au confinement du mois de mars, les liens familiaux sont maintenus, se réjouit Pauline Rossignol : "c'est sûrement le plus important parmi toutes ces nouvelles mesures. Des plexiglas ont été installés entre les détenus et leurs visiteurs pour qu'ils puissent continuer de voir leur proches tout en respectant les distanciations."
Si la formation professionnelle se fait désormais à distance, l'école pour les mineurs continue en présentiel et le travail dans les ateliers se poursuit.
Les nouveaux détenus sont systématiquement testés
"Toute personne détenue est systématiquement testée 7 jours après son arrivée", détaille Pauline Rossignol. En cas de test positif, le détenu est placé en confinement, dans une zone dédiée de la prison. Pour les surveillants pénitentiaires, le dépistage se fait seulement en cas de symptômes et les résultats arrivent en 24h. Le port du masque est obligatoire pour tous en dehors des cellules.
Pour les audiences au tribunal, les visio-conférences sont privilégiées mais les transferts de la prison à la cité judiciaire sont maintenus quand il n'est pas possible de faire autrement.
Population carcérale en baisse
Avec 177 hommes majeurs détenus en ce moment à la maison d'arrêt de Dijon, le taux de surpopulation carcérale atteint les 161 %. Il était de 204 % en mars. Pauline Rossignol reconnaît qu'il y a eu des"réductions de peines exceptionnelles" avec le premier confinement ainsi que des assignations à résidence. Mais elle préfère y voir les effets de la Loi de programmation de la justice 2018-2022, qui a permis "le développement des libérations sous contrainte, la création de la détention à domicile sous surveillance électronique, et une nouvelle échelle des peines."