Prison de Saint-Malo : les riverains excédés par les trafiquants qui s'introduisent dans leurs jardins
Les riverains de la prison de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) sont excédés de voir des trafiquants passer dans leurs jardins pour envoyer, par dessus le mur d'enceinte, de la drogue ou des téléphones portables dissimulés dans une chaussette ou une balle de tennis. La police multiplie les interventions.
La maison d'arrêt de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) est située dans un quartier résidentiel de la ville. Mais pour les riverains, c'est un environnement difficile à vivre en ce moment en raison des trafics qui se déroulent dans leurs jardins situés à quelques mètres seulement du mur d'enceinte de la prison.
Des chaussettes ou des balles de tennis
Le mode opératoire est toujours le même pour les trafiquants qui sont de jeunes majeurs, voire des mineurs. Ils arrivent à deux ou trois en voiture au moment d'une séance de foot pour les détenus.
J'ai été témoin de deux individus qui sont venus en voiture. L'un est passé dans le jardin de mon voisin par dessus son portail. C'est arrivé deux semaines de suite - un riverain de la maison d'arrêt
Tout va ensuite très vite. Après être monté sur le toit d'une remise ou d'un garage, il n'est pas compliqué de lancer une chaussette ou une balle de tennis de l'autre coté du mur d'enceinte. A l'intérieur, sont cachés du cannabis, une carte SIM, un téléphone portable voire une console de jeu. Les détenus les récupèrent et les cachent en quelques secondes seulement. Pendant ce temps là, les trafiquants prennent la fuite.
Des patrouilles de police renforcées
Les policiers sont présents davantage dans le quartier pour mettre fin à ce trafic rémunéré. "Les surveillances, c'est un travail ingrat pour la police qui prend beaucoup de temps" explique le commissaire Guillaume Catherine chef de la circonscription de police "même si les policiers de la BAC sont complètement investis dans cette mission, ils ne peuvent pas être présents tout le temps" .
On ne relâche pas la pression. On a eu plusieurs interpellations d'individus qu'on commence à connaitre. Plus on cerne le profil et le mode opératoire de ces délinquants, plus on est efficace dans la répression et la prévention de ces trafics - le commissaire Guillaume Catherine.
Les interpellations peuvent s'avérer dangereuses. Un policier a été grièvement blessé récemment alors qu'il tentait d'arrêter l'une de ces personnes. Ce trafiquant a été finalement interpellé. Placé sous contrôle judiciaire, il sera jugé prochainement.
Une prison mieux sécurisée ?
La maison d'arrêt peut-elle être mieux sécurisée et surveillée pour éviter les trafics qui empoisonnent le quotidien des riverains ? Le directeur de la prison, Arnaud Guillon, évoque la possibilité de caméras supplémentaires ou encore de filets de protection, mais ces filets pourraient servir de moyens d'évasion. En tout cas, des devis ont été faits, mais les moyens manquent.