Bordeaux : les décrocheurs des portraits d'Emmanuel Macron jugés coupables mais en attente d'une peine
Ce vendredi, les "décrocheurs" girondins des portraits d'Emmanuel Macron dans quatre mairies du Bassin d'Arcachon ont été reconnus coupable, mais leur peine sera conditionné au rendement des tableaux avant le 14 février prochain.

Les huit "décrocheurs" girondins sont jugés coupables pour avoir retiré les portraits d' Emmanuel Macron dans quatre mairies du Bassin d'Arcachon le 26 mai dernier. Mais pour ce qui est de la peine requise, il faudra encore attendre. Le délibéré a été rendu ce vendredi 20 décembre au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux . Le prononcement de la peine a été ajournée au 14 février prochain, et il dépendra de la volonté des prévenus à bien vouloir rendre les portraits du président aux mairies concernées : Audenge, Biganos, Gujan-mestras et le Teich. Un jugement inédit dans l'histoire des procès des "décrocheurs".
Alors le 14 février prochain, deux scénarios possible : une dispense de peine pour l’ensemble des prévenus si les tableaux sont rendus, ou la décision d'une autre peine, encore méconnue pour l'instant. La procureure avaient originellement réclamé une amende de 500 euros ferme contre chacun d'eux. Aucune mairie n'a tenu à se porter partie civile au procès.

"On a l'impression que les prévenus n'ont pas été entendus, explique l'avocate de la défense Maître Ophélie Berrier. Les tableaux sont décrochés avec un sens derrière, et ils ne seront rendus que si le présent répond aux engagements." Pour l'association ANV-COP 21, e jugement est considéré comme un chantage. "On était préparé à tout sauf à ça" souligne Thomas, l'un des huit prévenus. Le tribunal pense mettre la balle de notre camp, pour nous elle est toujours dans celle du gouvernement, nous rendrons les portraits quand le président répondra à ses engagements face au changement climatique."
Âgés entre 21 et 63 ans, les prévenus sont des militants écologistes de l'association Action non violente-COP 21 (ANV-COP 21). Leur action s'inscrit dans une opération menée à l'échelle nationale pour dénoncer l'inaction sociale et climatique du président de la République. D'après l'association, 133 cadres ont été décrochés partout en France afin de dénoncer l'inaction des pouvoirs publics face aux changements climatiques.

Décisions disparates aux quatre coins de France
Plus d'une dizaine d'affaires sont actuellement en cours de jugement. A Lyon, deux militants écologistes ont été relaxés en première instance, alors que le parquet avait requis une amende de 500 euros. Une relaxation "historique" selon l'association, car le Tribunal de Grande Instance de Lyon avait reconnu "l'état de nécessite" ainsi que l'inaction politique de l'Etat, et donc approuvé la légitimité des actions de désobéissance civile face à l'urgence climatique. Le parquet a depuis fait appel de cette décision et le délibéré sera rendu en janvier. A Strasbourg, trois militants avaient également été relaxés, faute "d'élément intentionnel".
Des décrocheurs ont cependant été condamnés à des peines d'amende ces derniers mois, ferme ou avec sursis, à Paris, Bourg-en-Bresse, Orléans ou encore Nevers. La peine d'amende ferme qui était originellement exigée à l'encontre des décrocheurs girondins reste la plus sévère.