Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Procès de la mort du petit Kenzo à Lunel : que s'est-il vraiment passé le jour du drame ?

Par

Deuxième jour de procès aux assises de l'Hérault où l'on juge la mère de Kenzo et son ancien compagnon après la mort de l'enfant, sous les coups, en février 2017 dans une chambre d’hôtel de Lunel. Ce mardi, la cour a commencé à examiner les faits, le jour du drame, et les mois qui ont précédé.

L’hôtel où Kenzo a été victime de violences terribles L’hôtel où Kenzo a été victime de violences terribles
L’hôtel où Kenzo a été victime de violences terribles - Capture d'image Google maps

Quand les pompiers arrivent ce 14 février 2017 à l’hôtel Ambre de Lunel, Kenzo est allongé sur le lit, en arrêt cardio-respiratoire. La mère du petit est en pleurs, son compagnon de l'époque est plus calme. Depuis le début de la semaine, ils comparaissent devant la cour d'assises de l'Hérault. Teddy pour actes de torture ou barbarie et pour le meurtre du petit garçon de 22 mois. Angelina pour complicité d'actes de torture ou barbarie et non dénonciation de crime. 

Publicité
Logo France Bleu

"Il a dû être changé après son décès." (Dr Robert, médecin-urgentiste)

Cinq minutes à peine après les pompiers, la médecin-urgentiste arrive à son tour. À la barre, elle se rappelle que les lieux lui paraissent sordides. La chambre, véritable capharnaüm, la salle de bain inondée, "tout était très bizarre" dit-elle. Et puis surtout, le petit corps couvert de traces : des bleus, des morsures, des brûlures. "En 15 ans de carrière, je n’ai jamais vu un enfant dans cet état-là". Enfin, il y a la couche qu’il porte, immaculée, et dans de telles circonstances, c’est fortement improbable selon elle, alors elle soupçonne une mise en scène. Elle pense maltraitance et appelle les gendarmes.

Teddy, un homme "inréveillable"

Dans cette affaire, Teddy, 35 ans, accuse la mère d’avoir tué son fils. De l’avoir battu à mort pendant que lui dormait, dans la même pièce, sans avoir rien entendu. "J’ai des problèmes de sommeil, je suis inréveillable." Une fois réveillé malgré tout, il a tout fait pour sauver Kenzo : massage cardiaque, bouche à bouche, en attendant les secours. De son côté, Angelina, 23 ans, accuse son ex-compagnon d’avoir tué le petit. Devant elle, impuissante, et elle donne le détail sordide des sévices qu’il lui a fait endurer jusqu’à lui éclater le foie.

Alors, qui a fait quoi ? "On n’a pas avancé d’un pouce" regrette amèrement Me Corbier, l’avocat du père de Kenzo.

"Votre client, il a tué un enfant !" (Angelina à l'avocat de Teddy)

L'évocation des faits le jour du drame provoque des tensions. Dans le box, poussée à bout, Angelina a tenté de se jeter sur son co-accusé en l'accusant d'avoir tué son fils. Les forces de l'ordre ont dû s’interposer avant de l'évacuer. Quant à Teddy qui s'est évertué à renvoyer l'image d'un homme calme et posé, il a laissé entrevoir celle d'un homme nerveux et autoritaire qui peut parler comme une mitraillette.

Souffre-douleur depuis plusieurs mois

Il a également été question des mois qui ont précédé la mort de Kenzo. Il y a cette vidéo, projetée à l’audience. Dans un champ, un soir en plein hiver, l'enfant est en couche culotte allongé sur le sol, éclairé par les phares de la voiture. Teddy apparaît à l’image et donne deux claques au petit. C’est Angelina qui filme. "Je n’ai pas compris ce qui se passait" dit-elle. Lui explique qu’il ne sait pas pourquoi il a fait ça.

"On me met une étiquette sur le front que je n'ai pas du tout." (Teddy)

Ensuite il y a l’épisode de la brûlure. Le pouce de Kenzo, brûlé au troisième degré. Angelina dit que c’est Teddy qui l’a "cramé avec un briquet", sans raison. L’ex-compagnon prétend qu’il s’est fait ça tout seul en prenant une braise lors d’un barbecue. Une grillade en pleine nature, fin janvier, vers 22h. Il faudra attendre six jours avant que Kenzo voie un médecin à l’hôpital de Bagnol-sur-Cèze.

Aucun signe d'affection

Par SMS ou au téléphone, certains des innombrables échanges sont édifiants. "Je fais que le dégommer, il a le cul tout bleu" (Angelina). "Ne le marque pas !" (Teddy). "T'auras pas de biberon jusqu’à ce soir, tu crèveras la dalle" (Angelina). "Tu lui fous une grosse tarte dans la gueule, avec moi, il bronche pas" (Teddy).

Enfin, l’un comme l’autre avaient des photos dans leur téléphone portable : traces de morsures sur les cuisses du petit, visage tuméfié. Incapables d’expliquer pourquoi ils gardaient de tels clichés. Sans compter le chapelet d'insultes utilisées pour désigner Kenzo.

Publicité
Logo France Bleu