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Procès du parking des Atlantes: 13 ans de réclusion criminelle requis contre les accusés

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Au dernier jour du procès dit du "parking des Atlantes", ce jeudi, devant la cour d'assises d'Indre-et-Loire, 13 ans de prison ont été requis contre les deux frères accusés d'avoir tabassé à mort Ali Unlü, en septembre 2018. Le verdict est attendu ce jeudi soir.

La cour d'assises d'Indre-et-Loire où le procès se tient depuis lundi 22 novembre La cour d'assises d'Indre-et-Loire où le procès se tient depuis lundi 22 novembre
La cour d'assises d'Indre-et-Loire où le procès se tient depuis lundi 22 novembre © Radio France - Boris Compain

Les avocats de la famille de la victime ont ouvert le bal de cette dernière journée d'audience du procès dit "du parking des Atlantes" , ce jeudi, à la cour d'assises d'Indre-et-Loire, avant l'avocate générale qui a requis 13 ans de prison à l'encontre des deux accusés, pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner." En septembre 2018, Ali Unlü est frappé à mort sur le parking du centre commercial des Atlantes, à Saint-Pierre-des-Corps. Les deux frères Diawara ont reconnu leur responsabilité dans la mort de la victime, même si le déroulé des faits "extrêmement brefs, 10 minutes de la vie d'une famille" résume l'un des avocats des parties civiles, n'a pu être clairement établi. 

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Le déchaînement de fureur. Un engrenage infernal - Me Cebron de Lisle, avocat des parties civiles

En dépit du flou régnant depuis le début du procès sur qui, des deux frères, a porté le coup mortel , les avocats de la famille de la victime ont affirmé dans leur plaidoirie leur conviction qu'il s'agissait de l'aîné des Diawara. "Un coup monumental du droit" selon un témoin, cité par Me Cebron de Lisle, qui ajoute que ce coup "paraît correspondre aux éléments physiques de la mort d'Ali Unlü." 

L'avocat tient à démonter la thèse de la mort "pour une place de parking", celle gardée par la petite sœur des Diawara et qu'Ali Unlü a finalement occupée -entre-temps les deux frères ont trouvé une place-. "Mon explication à moi, c'est que les frères Diawara ont pris pour eux la vexation de leur sœur (...) le point zéro, c'est la demande d'explication, le point final, c'est la mort d'un homme. Alors nous ne parlons pas d'assassinat, mais nous parlons bien de deux tueurs" assène Me Cebron de Lisle, que les deux frères n'ont quasiment pas quitté des yeux durant la plaidoirie. "Nous avons le déchaînement de fureur. Un engrenage infernal."

Ce n'est pas le procès de l'absurdité mais de la violence - L'avocate générale

Après une suspension d'audience d'une dizaine de minutes, l'avocate générale a livré son réquisitoire, demandant aux jurés "d'accepter qu'il faut juger avec des zones d'ombre." Si elle désigne le plus jeune des deux frères comme étant "à l'origine du contact" avec Ali Unlü, elle ajoute "force est de constater que ces deux hommes que l'on nous présente comme 'apaisants' (...) ne vont pas battre en retraite" face à la fille de la victime, qui est intervenue dans la dispute et qui se serait montrée verbalement agressive. "On sait qu'elle a essayé de défendre son père, que ça a généré une riposte" poursuit l'avocate générale. "La scène est rapide mais extrêmement violente (...) A. et M. Diawara n'ont pas voulu la mort d'Ali Unlü mais ils ont frappé fort." Après plus d'une heure de réquisitoire, elle requiert 13 ans de réclusion criminelle contre les deux frères, ainsi qu'une interdiction de séjour pendant 10 ans en Indre-et-Loire. 

Non, ce ne sont pas des tueurs - Maître Romain Profit, avocat du plus jeune des frères

L'après-midi de ce jeudi est consacrée aux plaidoiries des quatre défenseurs des deux accusés. Aux avocats des parties civiles, Maître Romain Profit, pour la défense d'Abdoul, le plus jeune des frères, rétorque "non, ce ne sont pas des tueurs. Ils sont auteurs de violences. Ce n'est pas un lynchage, [les coups] s'arrêtent quand ils tombent." Se disant "stupéfait" par les réquisitions, son confrère Maître Berton, ténor du barreau du Nord et également pour la défense d'Abdoul Diawara, fait appel à "la raison" des jurés. Il martèle: "Il n'y a aucun geste volontaire, il n'y a aucun caractère volontaire (...) C'est comme ça, c'est le principe d'une bagarre. Les choses ne sont pas blanches et noires. Ce n'est pas une crapule.

Le verdict est attendu dans la soirée de ce jeudi 25 novembre

S'agaçant -lui aussi- de la peine requise, jugée lourde, Me Blazy, défenseur de l'aîné des frères, s'emporte quelques instants d'un ironique "Qu'on les guillotine, pour qu'on soit à égalité!" Aux plaidoiries de la matinée affirmant en particulier la responsabilité de son client dans le coup mortel porté à Ali Unlü, il réplique en s'adressant aux jurés: "Vingt témoins, vingt versions. Vous jugez à la gueule du témoin? Moi je vous dis, ce n'est pas lui. L'énorme coup de poing qui dévisse la tête et qui ne laisse pas de trace, mais on se moque de qui?" Assurant que l'aîné des frères ne cherche pas à minimiser, qu'il est "consterné", Me Blazy demande aux jurés de "ne pas exclure définitivement" les accusés de la société. 

Comme c'est la règle, les ultimes paroles avant la délibération sont revenues aux accusés. Mohamed Diawara est invité à s'exprimer en premier. Il respire longuement, baisse la tête, la relève, regarde la famille de la victime et fond en larmes. Peinant à parler entre les sanglots, il parvient à dire qu'il est "désolé." Son frère, plus calme, présente également ses excuses à la famille "pour tout ce que vous subissez depuis." Le verdict est attendu dans la soirée. La peine maximale encourue pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" est de 20 ans de réclusion criminelle, les violences ayant été commises en réunion.

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