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Procès Fiona - Cécile Bourgeon charge un Berkane Makhlouf "violent" au deuxième jour d'audience devant les Assises
Pour la deuxième journée d’audience dans le procès en appel de l’affaire Fiona, la cour d’assises de la Haute-Loire s’intéressait ce mardi à la personnalité de Berkane Maklhouf. Des témoignages qui, pour la première fois, ont fait réagir Cécile Bourgeon.

Après avoir évoqué en fin de journée ce lundi l’enfance et la toxicomanie de Berkane Maklhouf, la cour poursuivait ce mardi l’examen de la personnalité du beau-père de Fiona. C’est tout d’abord un de ses frères, Ali, qui est venu à la barre pour décrire le contexte familial. Il a raconté la violence omniprésente, de la part de ses frères, de ses beaux-pères. Une enfance chaotique marqué par sa tentative de se jeter par une fenêtre à l’âge de 8 ans, avant une jeunesse agitée, émaillée d’excès de violence, de mauvaises fréquentations et surtout d’une consommation très importante de stupéfiants. Pour Ali, l’accusé aurait dû être pris en charge psychologiquement depuis longtemps, "Il était parano, nerveux (…) S'il avait été soigné, il serait pas là (…) On a essayé de le faire soigner, de l'interner de force... Ils l'ont jamais gardé" déplore-t-il.
Il se comportait comme un enfant - Ali, le frère de Berkane Makhlouf
Berkane Makhlouf a 17 ans quand sa mère quitte Nevers pour aller vivre à Clermont-Ferrand, le laissant seul dans l’appartement familial et selon son frère, c’est à ce moment-là qu'il commence à sombrer, "je faisais n'importe quoi", reconnaît l’accusé. Interrogé sur les rapports de son frère avec les enfants et notamment ses nièces, Ali décrit un homme attentionné, "mes filles l'ont toujours adoré, il leur achetait des bonbons. Il se comportait comme un enfant."
Un homme aux deux visages
C’est ensuite au tour de deux des anciennes compagnes de Berkane Makhlouf d’être interrogées, Stéphanie en visioconférence et Marie-Laure Les deux femmes décrivent un homme attentionné, charmeur, drôle quand il séduit mais qui devient jaloux, possessif et agressif avec elles au bout de quelques mois. "S'il n'y avait pas eu la drogue, tout aurait été bien. Il avait deux facettes, serviable, gentil... et paranoïaque, violent" pour Stéphanie. Ils déménagent pourtant ensemble à Clermont et c’est là que leur relation dégénère, gifles, coups dans les jambes, violences psychologiques, "il me rabaissait, me disait que j'étais nulle, que je faisais pas bien à manger, il me crachait dessus." Après plusieurs tentatives, elle finira par le quitter, mais interrogée l’attitude de l’accusé avec les enfants, elle répond ; "Berkane Makhlouf avec les enfants il n'y a rien à dire. Je n’imagine pas qu’il ait tué la fillette."
Marie-Laure s’avance à son tour à la barre pour décrire son ancien compagnon, elle aussi parle d’un homme aux deux visages, un "manipulateur pervers." Elle explique aussi les difficultés qu’elle a eu à le quitter malgré son comportement, "c'est encore assez douloureux d'en parler (…) J'ai fait une psychothérapie, car on en ressort vidée, déstructurée, morcelée" L'autre est comme un objet, si l'objet ne le satisfait pas, il le casse. Il m'empêchait de travailler, m'appelait tout le temps... C'était très dur de s'en défaire." A Berkane Makhlouf qui l’accuse d’en rajouter pour l’enfoncer par vengeance, elle rétorque, "j'ai plus de haine depuis longtemps ; tu m'indiffères au plus haut point. Je ne suis pas là pour me venger, je suis là pour témoigner."
Ma plus belle période c’est quand j’étais célibataire, j'étais suivie, j'avais des psychologues. Je ne me droguais plus" - Cécile Bourgeon
Dans le box, Cécile Bourgeon a le teint pâle dans son écharpe blanche quand Me Grimaud, l’avocate d’Innocence en danger, l’interpelle. La mère de Fiona craque, elle est en pleurs quand elle raconte sa relation avec Berkane Makhlouf, sa grossesse, "je ne pouvais pas sortir avec mes filles. Ma plus belle période c’est quand j’étais célibataire, j'étais suivie, j'avais des psychologues. Je ne me droguais plus (...) Je veux en finir, je veux tourner la page." Pour la première fois, Cécile Bourgeon semble émue et sincère. Elle s’apaise lorsqu’elle évoque ses enfants, Me Grimaud lui demande ; "Berkane Makhlouf est violent avec les enfants ?" Elle lâche ; "il est violent (…) sa bosse, son hématome, oui ça a été fait. Il y avait des violences commises sur moi."
Insulte et doigt d'honneur dans la salle d'audience
La cour entame ensuite l’examen de la personnalité de Cécile Bourgeon, debout dans le box, elle raconte son enfance, ses rapports compliqués avec son père, ses difficultés avec l’autorité. Comme elle l’a déjà évoqué à de maintes reprises, elle explique que c’est avec Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, qu’elle a commencé à se droguer. Assis parmi le public dans la salle, il reste impassible, les mâchoires serrées. Son ex-compagne l’interpelle vigoureusement puis s’en prend au comportement de sa mère. L’attaque ne plaît pas au père de Fiona, il lâche une insulte en précisant la date de leur séparation, Cécile Bourgeon lui tend alors un doigt d’honneur. Le président suspend l’audience.
Je tiens à m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure" - Cécile Bourgeon
Au retour de la pause, le président poursuit l’audition de Cécile Bourgeon, elle évoque les mauvaises relations avec Nicolas Chafoulais à l’époque de leur séparation, son coup de foudre pour Berkane Makhlouf mais aussi les lettres d’inconnus qu’elles reçoit en prison et auxquelles elle ne répond plus. Alors que le président annonce la suspension de l’audience pour la nuit, Cécile Bourgeon demande à prendre la parole. Elle s’adresse à l’ensemble de la cour d’assises et s’excuse de son comportement un peu plus tôt, avant d’ajouter, "ça ne se reproduira plus jusqu'à la fin du procès." Ce mercredi, la cour d’assises du Puy-en-Velay va poursuivre l’examen de la personnalité de Cécile Bourgeon avec l’audition de membres de sa famille et de son entourage amical. Le procès en appel de l’affaire Fiona doit durer deux semaines.
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