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Procès Fiona : les accusés parlent mais le pacte résiste ce mercredi devant la cour d'assises

Ce mercredi, les débats devant la cour d’assises du Puy-en-Velay se sont concentrés sur la personnalité de Cécile Bourgeon. Femme enfant ou manipulatrice, la mère de Fiona a montré plusieurs visages depuis le début de cette affaire mais n'a pas livré de nouveaux éléments durant les débats.

Au troisième jour, la cour d'assises s'est penchée sur la personnalité de Cécile Bourgeon dans le procès de l'affaire Fiona.
Au troisième jour, la cour d'assises s'est penchée sur la personnalité de Cécile Bourgeon dans le procès de l'affaire Fiona. © Maxppp - Rémi Dugne

Le tribunal du Puy-en-Velay se penchait ce mercredi  sur la personnalité de Cécile Bourgeon après celle de Berkane Makhlouf ce mardi. Une journée où la mère et le beau-père de Fiona ont une nouvelle fois livré leurs versions des faits, se renvoyant chacun la responsabilité du mensonge, mais sans s'accuser clairement de la mort de la petite fille. 

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C'est le frère de Cécile Bourgeon, Clément, présent en visioconférence, qui démarre l'audience, il parle de sa sœur, de leur enfance et de leurs relations une nouvelle fois devant une cour d'assises. Il évoque les difficultés qu’ils avaient petits avec leur père, les violences dont il pouvait être capable envers Cécile Bourgeon. Interrogée à son tour par les avocats des parties civiles, elle confirme, "il pouvait être méchant, limite lever la main," avant d’ajouter "je l'ai toujours cru malheureux." A propos du couple que sa sœur formait avec Berkane Makhlouf, il constate, "petit à petit ça devenait difficile de la joindre (...) Makhlouf était un dictateur, il changeait le mode de vie pour ma sœur. Je ne retrouvais plus la Cécile que je connaissais mais cette vie lui plaisait, elle était épanouie."

"Le fait qu'elle n'ait rien dit... J'ai du mal à pardonner" - Clément, le frère de Cécile Bourgeon

Le frère de Cécile Bourgeon n’accable pas sa sœur, mais pour lui, c’est le mensonge qui ne passe pas, "le fait qu'elle n'ait rien dit... j'ai du mal à pardonner." "C'était étrange, j’avais des doutes sur cette disparition" précise-t-il avant de se nuancer son propos, "mais j'ai tout imaginé sur ce qu'il s'était passé." Dans le box, Cécile Bourgeon prend alors la parole et se défend ; "mon frère je l'ai trahi comme tout le monde. Il m'en veut, mais je n’ai jamais frappé mes enfants !" 

Emue, Cécile Bourgeon écoute ensuite le président lire les rapports de l’administration pénitentiaire sur ses tentatives de suicides. Si elle est passée à l’acte, "c'est à cause de la souffrance, c'est la peur de l'avenir, de grosses crises d'angoisse" explique-t-elle. L’accusée se livre ensuite sur sa relation avec Berkane Makhlouf, et charge une nouvelle fois son ancien compagnon ; "Fiona ne dormait plus la nuit à son arrivée. Je suis tombée très, très, très bas psychologiquement. Il était complètement parano." Elle poursuit, "j'ai mis très longtemps pour me détacher de lui, ça fait pas longtemps que ça que je réalise..." La mère de Fiona explique également que la violence de son compagnon s’est amplifiée après la disparition de la petite fille, "après sa disparition, il ne fallait plus parler de Fiona." 

Parole contre parole 

Berkane Makhlouf fulmine dans le box et quand vient son tour de parler, il s’emporte contre son ex-compagne "elle a raconté n'importe quoi. Elle a menti sur les coups. Ce qui me hante moi, ce sont les coups de pompes qu'elle a mis." Mettant en cause la sincérité de Cécile Bourgeon, il poursuit, "elle n'a jamais pleuré pour Fiona. A Perpignan, c'est le seul exemple qu'on peut trouver de violence de ma part envers elle. On vivait dans le mensonge, on n'en pouvait plus. (...) Mais j'ai jamais frappé Fiona, jamais !" se défend-il une nouvelle fois. Le règlement de compte continue entre les ex-conjoints, "elle n'est pas manipulable, faut y arrêter avec ça ! Cécile elle ment (…) Elle se victimise."

J'ai pas pu protéger mes enfants" - Cécile Bourgeon

C’est au tour de Me Canis, avocat des parties civiles pour la famille de Nicolas Chafoulais d’interroger Cécile Bourgeon, "vous étiez tellement sous l'emprise de Makhlouf que vous n'avez pas pu empêcher ses coups sur Fiona ?" " Oui, j'ai pas pu protéger mes enfants" répond-elle. Dans le box, Berkane Makhlouf s’emporte, "Cécile je me souviens très bien de deux coups de pieds et ces deux gifles que tu lui as mises !(…) Qui a monté le mensonge Cécile? C'est toi ! Arrête un peu…" Cécile Bourgeon ne réagit pas, fatiguée, elle se referme, "je ne veux plus répondre aux questions. Je ne veux plus rien entendre, je mets mon casque." 

Un peu plus tôt dans la journée, l’accusée s’était expliquée sur son attitude agressive de la veille, "je me suis énervée parce que j'ai fait six procès aux Assises (…) en tant que victime, accusée, victime, accusée... c'était dur de passer de l'un à l'autre. J'ai parlé avec des médecins, ils m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu ça de leur vie. Et puis là, j'avais pas pris mes médocs, j'étais fatiguée." L'audience se poursuit, la défense de la mère de Fiona la fait revenir sur le viol qu'elle a subi en 2012 et le traumatisme qui s'en est suivi.

C'est une femme-enfant, elle a un côté hyper fort, mais elle a besoin de protection" - Laurie, une amie de Cécile Bourgeon

Cette troisième journée d'audience se termine avec l'audition de Laurie, une amie de Cécile Bourgeon depuis 15 ans, citée par Me Grimaud. La trentenaire décrit une personnalité à plusieurs facettes, "autant elle peut avoir une très forte personnalité, autant elle peut être très influençable. C'est le paradoxe." Cécile Bourgeon ne dira rien de plus. Les débats reprendront ce jeudi matin avec l’audition de l’entourage de la famille au moment des faits, les deux accusés risquent jusqu'à 30 ans de prison. 

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