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Procès Fiona - Les débats ont débuté ce lundi devant la cour d'assises d'appel du Puy-en-Velay
Le troisième procès de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf s’est ouvert ce lundi devant la cour d'assises du Puy-en-Velay. Les différentes parties se retrouvent pour deux semaines de débats après l'échec du précédent procès en appel en octobre dernier.

Après le procès en première instance fin 2016 et le procès en appel interrompu au bout d'une semaine en octobre dernier, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaissent à nouveau devant une cour d’assises ce lundi et pour deux semaines. La mère de la petite Fiona et son ex-compagnon sont poursuivis devant la cour d'assises de la Haute-Loire pour "violences aggravées ayant entraîné la mort" après le décès de la petite fille en mai 2013 à Clermont-Ferrand.
L'audience a débuté ce lundi avec le tirage au sort du jury, il est composé de neuf femmes, et compte tenu de la durée du procès, trois jurés supplémentaires, deux hommes et une femme, ont été désignés. Dans le box, les deux accusés sont à quelques mètres l'un de l'autre, quasiment immobiles. Berkane Makhlouf, le teint grisâtre dans son gros pull noir, et Cécile Bourgeon elle aussi vêtue de noir, le teint pâle et les cheveux très blonds.
De nouveaux avocats et de nouveaux témoins
Parmi les nouveaux acteurs dans ce troisième procès, deux avocats pour les parties civiles, Me Lebert pour la grand-mère paternelle de Fiona et Me Canis aux côtés de Me Fribourg pour défendre les intérêts de Nicolas Chafoulais, le père de la petite fille. Me Schott renforce lui la défense de Berkane Makhlouf avec Me Khanifar. On sait aussi que de nouveaux témoins seront entendus, une amie d’enfance de Cécile Bourgeon et deux enquêteurs qui ont recueilli les confidences de codétenues de la mère de Fiona, tous cités par Me Grimaud, avocate d’Innocence en danger, partie civile dans cette affaire.
Le président reprend le déroulé de l'ensemble des faits, depuis la fausse disparition de Fiona au parc Montjuzet, jusqu'aux aveux des deux accusés en septembre 2013. Le président rappelle le verdict précédent et détaille les motivations de la cour d'assises de Riom. Berkane Makhlouf réagit, "j’ai été anéanti par ma peine. Cécile a reconnu que je n'avais pas porté de coups. (...) C’est pas parce que Cécile a parlé en premier que c’est elle qui a raison". Son ex-compagne s'exprime à son tour, et se défend fermement d'avoir frappé sa fille "J’étais suivie par les assistantes sociales (...) Personne ne m'a jamais vu frapper mes enfants. Non, je ne reconnais pas les coups mortels sur Fiona". Dans cette affaire, en l'absence de corps et donc d’autopsie, les déclarations des deux accusés n'ont jamais permis de déterminer les causes de la mort de la petite fille.
Oui, j'ai été violent avec certaines de mes compagnes, mais jamais avec les enfants" - Berkane Makhlouf
La cour d'assises passe ensuite à l'examen de la personnalité de Berkane Makhlouf, à la barre, il raconte son enfance difficile, son père qui meurt alors qu'il a quatre ans, ses beaux-pères, un frère avec qui les relations sont très conflictuelles. Agité, rétif à l'autorité, il est placé en foyer à l'âge de 13 ans avant de tomber dans la drogue à 17 ans. Viennent ensuite les premières relations amoureuses, qui se terminent souvent dans la jalousie et la violence à cause de sa toxicomanie. Alors que Me Canis l'interroge sur son comportement avec les femmes, il admet, "__oui j ai été violent avec certaines de mes compagnes," avant de préciser, "mais jamais envers les enfants."
Souvent décrit comme impulsif, colérique, iBerkane Makhlouf avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour des vols et des faits de violence avant son interpellation dans l'affaire Fiona. Ce lundi face aux questions du président puis des avocats, il reste calme, mais a de plus en plus de mal à s'exprimer sous l'effet de la fatigue et du lourd traitement médicamenteux qu'il suit.
Les débats vont durer deux semaines
Cécile Bourgeon est poursuivie pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant et en réunion" mais aussi plusieurs délits associés "non-assistance à personne en danger, recel ou dissimulation de cadavre, modification de l'état des lieux d'un crime et dénonciation mensongère d'un crime". Berkane Makhlouf comparaît lui aussi pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner__, sur mineure de moins de 15 ans, par personne ayant autorité et en réunion" ainsi que "non-assistance à personne en danger et recel ou dissimulation de cadavre". Incarcérés depuis 52 mois, ils encourent jusqu'à 30 ans de réclusion.
En première instance, Berkane Makhlouf avait été reconnu coupable des coups mortels et condamné à 20 ans de réclusion. Acquittée des violences, Cécile Bourgeon avait écopé de la peine maximale pour les délits associés au crime, soit cinq ans d’emprisonnement. Les débats doivent durer deux semaines devant la cour d’assises d’appel de la Haute-Loire.
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