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Procès Greenpeace : des peines plus clémentes requises après l'intrusion à la centrale nucléaire de Cattenom

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Ce mercredi, neuf militants de Greenpeace étaient rejugés, devant la cour d'appel de Metz, pour s'être introduits dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom, en octobre 2017. Des jours-amendes ont été requis, alors que des peines de prison avaient été prononcées en première instance.

Procès en appel à Metz de 9 militants de Greenpeace pour leur intrusion en octobre 2017 dans la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle)
Procès en appel à Metz de 9 militants de Greenpeace pour leur intrusion en octobre 2017 dans la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) © Radio France - Clément Lhuillier

Huit militants et un salarié de Greenpeace ont été rejugés, ce mercredi 30 octobre, devant la Cour d'appel de Metz. Il y a deux ans, en octobre 2017, ils avaient pénétré, au petit matin, dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom, pour y tirer un feu d'artifice. Ils voulaient ainsi démontrer des failles dans la sécurité du site, particulièrement aux abords de la piscine à combustibles

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Pas de prison requise

En première instance à Thionville l'an dernier, deux des activistes avaient été condamnés à deux mois de prison ferme -une première en France-, les autres à cinq mois de prison avec sursis.  Greenpeace, en tant que personne morale, avait été condamnée à 20.000 euros d'amende. 

Mais dans son réquisitoire, l'avocat général a été plus clément : après sept heures d'audience, il a demandé des peines de 150 à 300 jours amende à 3 euros (soit 450 à 900 euros).  

Agir face aux dangers du nucléaire

A l'audience, les militants de Greenpeace et leurs avocats ont tenté de montrer combien il était urgent et nécessaire d'agir, face au dangers que représentent les centrales nucléaires françaises et leurs lacunes.

C'est grâce à ces intrusions que les choses bougent : une commission parlementaire est créée, EDF prend des mesures. Ils ont agi pour nous, pour l'intérêt général. Me Dozé, avocate de Greenpeace

EDF a évidemment tenté de démonter ces arguments. Son avocat, Me de Montbrial, souligne que les militants de Greenpeace reconnaissent eux-mêmes que ces intrusions représentent 10% de leurs activités, le reste étant consacré au débat public sur la sûreté du nucléaire. 

Le simple fait qu'ils reconnaissent eux-mêmes participer au débat public disqualifie, de fait, la prétendue nécessité des délits qu'ils commettent en entrant dans les centrales nucléaires. Me de Montbrial, avocat d'EDF

Trouble à l'ordre public

Le parquet ne s'est pas non plus montré convaincu par cet état de nécessité. Selon l'avocat général, le débat démocratique vaut mieux que le trouble à l'ordre public. C'est pourquoi il demande de confirmer la culpabilité des activistes, mais sans aller jusqu'aux peines de prison prononcées en première instance par le tribunal correctionnel de Thionville.

Plus de 200 personnes sont venues soutenir les "9 de Cattenom" devant le palais de justice de Metz. (Moselle)
Plus de 200 personnes sont venues soutenir les "9 de Cattenom" devant le palais de justice de Metz. (Moselle) © Radio France - Clément Lhuillier

"Bravo Greenpeace !"

Lyon, Nice, La Rochelle, Tours, la Bourgogne... Plus de 200 personnes sont venues, de toute la France, pour manifester devant le palais de justice de Metz, peu avant l'ouverture du procès, afin de soutenir et encourager les "9 de Cattenom". Parmi eux, Jean-Baptiste : il n'est pas militant de Greenpeace mais il suit toutes les luttes de l'ONG. "C'est important, leurs luttes sont majeures pour nous. Pour notre présent, notre avenir, l'avenir de nos enfants."

Même sentiment pour Guy, pour qui la place des neuf militants de Greenpeace n'est pas en prison.

Ce sont des lanceurs d'alerte. Ils ont agi dans le seul but d'alerter sur un point bien précis : les piscines de refroidissement des combustibles, qui ne sont pas conformes aux normes de sécurité. Guy, militant de Greenpeace

La cour d'appel de Metz rendra sa décision le 15 janvier 2020.    

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