Procès Kulik : Katy Dudebout pressée de "dire la vérité"
Katy Dudebout sous pression ce samedi devant les assises de la Somme où Willy Bardon est jugé pour l’enlèvement, le viol et le meurtre d'Elodie Kulik en janvier 2002. Une matinée consacrée à l’audition de l’ex-compagne de Grégory Wiart, le violeur présumé de la jeune banquière de Péronne.

Katy Dudebout a été entendue ce samedi matin par la cour d'assises de la Somme. L'ex-compagne de Grégory Wiart qui reconnait Willy Bardon sur l'appel au secours d'Elodie Kulik tuée en janvier 2002 à Tertry a été poussée dans ses retranchements. Katy Dudebout a eu du mal à convaincre.
"L'autre" pour nommer Grégory Wiart
A la barre et pendant ses quatre heures d'audition, , Katy Dudebout ne prononcera pas une seule fois le nom de Grégory Wiart. Elle dit "l'autre" et explique être incapable de dire son prénom depuis qu'elle le sait impliqué dans le viol et le meurtre d'Elodie Kulik. Katy décrit un homme "voleur, escroc, malhonnête". Il est violent aussi, il la bat : elle raconte les coups, les gifles, les cheveux tirés et les escaliers dévalés. Tout aurait basculé après l'incarcération du père de Grégory Wiart en octobre 2001.
Ce n'était pas non plus un bon père assure la jeune femme.. Il ne s'est jamais soucié de son fils aujourd'hui âgé de 17 ans, présent dans la salle ce samedi matin et à qui la présidente va demander de sortir.
L'ADN de Katy Dudebout est retrouvé sur la scène de crime
En janvier 2002, Katy est enceinte de sept mois et demi pourtant son ADN est retrouvé sur la scène de crime, sur le préservatif abandonné près du corps d'Elodie Kulik. Elle l'explique par son habitude a cette époque de déchirer avec les dents ou les mains l'emballage des préservatifs retrouvés dans les poches de Grégory Wiart, infidèle. Une version qui va évoluer au fur et à mesure de ses auditions relèvent les avocats de la défense.
Douze lettres anonymes faisant référence au meurtre d'Elodie Kulik
En novembre et décembre 2002, Katy Dudebout va aussi s'envoyer douze lettres anonymes. Des menaces de mort avec les mots "violée, égorgée, saignée, brûlée". Pourquoi l'interroge l'avocate générale ? C'était "un appel au secours" se justifie Katy. Je voulais alerter les gendarmes sur les violences que je subissais. Ils viendront mais cette jeune femme, blonde, coupe au carré ne leur dira rien. Katy sera condamnée pour dénonciation mensongère.
Je ne vous crois pas _ Jacky Kulik
Après trois heures les yeux braqués sur l'ex compagne de Grégory Wiart, Jacky Kulik ne tient plus et lâche, d’abord à mi-voix , "moi je ne vous crois pas" et puis, plus fort, "vous savez des choses". Katy jure sur la tête de ses enfants : "si je savais quelque chose, je l’aurais dit". Autorisé par la cour, Jacky Kulik va alors l’interroger. Une seule question. "Pourquoi avez-vous chercher à me rencontrer après l'identification de Grégory Wiart ? Pour vider votre sac ? "."Non, je voulais vous voir, juste vous rencontrer" sanglote le témoin.
Les voix de Grégory Wiart et Willy Bardon reconnues
Katy Dudebout est l'une des six personnes à reconnaître la voix de Willy Bardon sur l'appel au secours d'Elodie Kulik. Une fiabilité qu'elle estime à 9/10. Elle aussi l'identifie par son ton, sa "façon de parler". "Parce que vous savez peut-être qu'il était avec Grégory Wiart le soir du meurtre" l'interroge Me Seban qui poursuit "votre compagnon vous a peut-être parlé un soir d'ivrognerie".
La dernière chance de connaitre la vérité
Me Hermann qui défend aussi le père d'Elodie Kulik la presse à son tour de dire la vérité, c'est, dit-elle "la dernière chance pour Jacky Kulik d'avoir des réponses". Katy Dudebout blêmit mais ne craque pas : "la vérité, c’est que je ne sais rien".